Les autobus de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) étaient presque à moitié remplis pendant les premières soirées du Ramadhan et la tendance devrait s'accentuer à l'approche de l'Aïd, au grand bonheur des usagers qui, dans l'ensemble, saluent le retour - réussi - de ce service public par excellence. L'Etusa assure, en effet, un service de nuit spécial Ramadhan sur les 54 lignes qu'elle dessert jusqu'à une heure avancée de la nuit, dans la plupart des cas au-delà de minuit, notamment pour les endroits très fréquentés pendant cette période comme le parc d'attractions et de loisirs de Ben Aknoun. Une virée nocturne à travers la capitale a permis de constater, d'un côté, la satisfaction même relative des usagers de voir les véhicules en bleu et blanc sillonner la ville presque toute la nuit, et, de l'autre côté, un respect des horaires et une bonne organisation, « comparativement aux prestations contestées et contestables qu'assurent beaucoup de concurrents privés de cette entreprise publique », font remarquer certains passagers. Pour autant, les responsables de l'ex-RSTA ne se laissent pas prendre au piège de l'autosatisfaction. « Il est seulement regrettable que, sans doute par manque d'organisation, les différents établissements de loisirs (cinéma, théâtre, parc d'attractions et autres) n'aient pas jugé utile de transmettre à l'Etusa leurs programmes d'animation, ce qui nous aurait permis de faire mieux », a souligné à l'APS le directeur général de l'Etusa, Mahfoud Bounadi. C'est que beaucoup de bus « retournent parfois bredouilles parce qu'un spectacle a été annulé à la dernière minute », ce qui assurément pénalise l'entreprise, regrette ce responsable. Selon une étude de cette entreprise, les déplacements convergent vers le centre-ville, et c'est pourquoi l'essentiel de l'effort a été centré sur les grandes places que sont, dans un ordre décroissant, la place Audin, la place des Martyrs et la place du 1er Mai. Mais pour les gestionnaires des lignes, il faudra organiser ensuite les grands retours de minuit vers des quartiers parfois distants de 15 - 20 km du centre-ville. Si toutes ces rotations sont éprouvantes pour les équipes de l'Etusa, qui doivent se relayer constamment, « le résultat est là et le jeu en vaut la chandelle », de l'avis de plusieurs personnes interrogées. « Cela fait plaisir à voir », a dit un vieil Algérois en exprimant sa joie de voir la vie nocturne reprendre ses droits, même momentanément, dans la capitale, à la faveur également, faut-il le mentionner, de l'amélioration sensible de la situation sécuritaire. Les mêmes usagers ont relevé « une nette amélioration des prestations, avec des bus propres et aérés (peu chargés) et même un début de ponctualité comme pour reprendre les bonnes vieilles habitudes ». Du côté de la direction générale de l'Etusa, on affirme que l'amélioration de la qualité de service est désormais le credo de l'entreprise, surtout à partir de 2005, avec la réception d'un nouveau quota de 24 bus (dont 12 articulés de 180 places) et, c'est une première en Algérie, la mise en service de 12 tribus (constitués de 3 wagons) mesurant 25 m et pouvant transporter jusqu'à 250 personnes. Ces énormes bus seront mis en circulation, dès 2005, sur l'axe Aïn Benian Dar El Beïda et Aïn Taya. Les nouvelles acquisitions porteront à 150 bus le parc acquis par l'Etusa depuis seulement 2003. L'entreprise compte, au total, plus de 250 bus et transporte près de 300 000 voyageurs/jour sur un réseau de 54 lignes et 2259 points d'arrêt. APS