Les citoyens ont eu toutes les peines du monde à s'approvisionner en pain, lait et autres produits de consommation et cela malgré les assurances de l'Ugcaa. Il a suffi d'un week-end suivi de deux jours de l'Aïd El Fitr pour que la capitale soit désertée. En effet, cette année, les citoyens ont eu droit à quatre jours consécutifs de congé pour l'Aïd. Et ces derniers ont en bien profité. Preuve en est, des villes mortes, il y a moins de circulation, les rues sont désertes et les rideaux des commerces baissés. Une situation qui contraste clairement avec les autres jours de l'année, notamment le mois du Ramadhan où la circulation est dense marquée par la forte présence des autobus de transport en commun, et que les commerces tournent à plein régime. Une situation qui est aussi imposée à beaucoup de citoyens, les citadins en particulier qui se retrouvent bien souvent otages de la fermeture de ces commerces et du manque de transport. Et pour cause, la plupart des boutiquiers ont pris le départ durant le week-end pour passer les fêtes de l'Aïd dans leurs villes et villages natals et où subsistent de nombreuses attaches familiales. A moins de deux jours de l'Aïd, un rush tout à fait ordinaire régnait dans les gares routières et ferroviaires de la capitale. Les guichetiers travaillaient comme des robots, enregistrant les itinéraires et encaissant l'argent. Les passagers de leur côté, réservaient leur place et attendaient avant d'embarquer. Ce n'est que le samedi, au soir, qu'une relative accalmie s'est installée et qu'a été confirmé que le lundi, serait le jour de l'Aïd. Pour ce jour qui marque la fin d'un mois de jeûne et de piété, une ultime prière réveille tôt les citoyens. C'est Salat El Aïd qui retentit des minarets des dizaines de mosquées d'Alger. Après le sermon et la prière, les fidèles sortent en groupe des mosquées. Et voilà venu le moment des embrassades. Ces derniers se présentent mutuellement leurs voeux, dans une ambiance qui caractérise bien la fête de l'Aïd perceptible partout. Puis, c'est partout le calme et les mêmes images qui défilent. D'abord le trafic routier. La circulation n'a jamais été aussi fluide qu'en ce jour de l'Aïd, au point où le moindre automobiliste se retrouve parfois seul sur la route, surtout au deuxième jour de fête, avec une capitale déserte, mais aussi de l'arrêt du transport en commun. Et pour cause, tous les transporteurs urbains privés ont décidé de ne pas travailler durant les deux jours de l'Aïd. Les transporteurs publics, quant à eux, notamment l'Entreprise de transport urbains et suburbains d'Alger (Etusa), ont décidé d'assurer le transport urbain durant ces jours de fête. Des dessertes spécial cimetières ont même été assurées. Toutefois, elles furent insuffisantes pour un grand nombre de citoyens désireux de se recueillir sur les tombes de leurs proches en cette occasion. Le manque de transport n'était pas le seul souci auquel ont été confrontés les Algérois, puisque la fermeture des commerces en fut un autre. En effet, la plupart d'entre eux ont eu toutes les difficultés du monde à s'approvisionner en pain, lait et autres produits de consommation, cela malgré les assurances de l'Union générale des commerçants et artisans algériens. L'Ugcaa avait assuré l'ouverture d'au moins 40% des locaux commerciaux durant les deux jours de l'Aïd pour garantir un service minimum aux citoyens. Ainsi, près de 400.000 commerçants de fruits et légumes, d'alimentation générale, de vêtements et 4000 unités de boulangerie devaient être mobilisés le jour de l'Aïd. Même scénario pour les stations-service. Seules quelques stations ont été ouvertes dans chaque wilaya durant ces deux jours de fête. Or, huit stations sont nettement insuffisantes pour la capitale qui est de loin la plus grande wilaya du pays que ce soit du point de vue du nombre d'habitants, que de celui du nombre d'automobilistes.