Pendant une semaine, la culture était à l'honneur aux Ouadhias où s'est déroulée la 4e édition des Raconte-arts. Des invités nationaux et étrangers issus de divers horizons artistiques ont pris part à ce Festival multidisciplinaire qui sera clôturé ce mercredi. Les Ouadhias, ce n'est pas Alger. Tout ou presque manque dans cette localité de Haute Kabylie située à 35 km au sud de Tizi Ouzou. Vivre dans la montagne n'est pas une sinécure. Mais la population n'abdique pas. Elle résiste à l'usure du temps. Sans moyens, les jeunes s'organisent pour se soustraire au vide sidéral de leur quotidien. Et la culture est le chemin le plus indiqué pour contourner l'inoccupation. Depuis jeudi, la ville vibre aux rythmes de la quatrième édition du Festival Raconte-arts. L'initiative revient à la ligue des arts cinématographiques et dramatiques (LACD) de Tizi Ouzou. C'est un espace de rencontre de plusieurs arts pendant une semaine. Le programme est axé sur différentes expressions artistiques comme le conte, le récital (chant et poésie), les rencontres littéraires, les projections de films, les spectacles de rue et des expositions de tableaux de peinture et de photos. Le coup de starter a été donné jeudi à la maison de jeunes dans une ambiance colorée où s'entremêlaient chants traditionnels, poésie et baroud, en l'honneur des convives issus de divers horizons artistiques, qui ont répondu favorablement à l'invitation des organisateurs. Ils viennent de plusieurs régions du pays mais également des pays étrangers tels que la France, le Maroc et la Belgique. « Notre choix, qui consiste à inviter des artistes connus et des talents cachés, n'est pas fortuit. Il est le fruit d'une démarche mûrement réfléchie. Souvent nos jeunes, pétris de qualités, sombrent dans la déprime et le désespoir, faute d'écoute et d'attention. L'espace que nous leur offrons est justement créé pour cela : les sortir de l'anonymat », explique Hacène Metref, le président de la ligue. La dimension internationale du Festival est aujourd'hui une réalité que les organisateurs veulent conforter en dépit des faibles moyens financiers dont ils disposent. Le montage financier de ce Festival pluridisciplinaire est estimé à près de 260 millions de centimes. Une somme difficile à rassembler faute de sponsors publics. Seuls quelques donateurs privés ont accepté de répondre aux sollicitations du comité organisateur. Mais à cœur vaillant rien n'est impossible. Porté à bout de bras par une équipe de bénévoles, le Festival a tenu ses promesses. Et la création artistique était au rendez-vous. Théâtre, poésie, chants, soirées cinéma, arts plastiques (exposition de Denis Martinez et autres peintres), il y en avait pour tous les goûts. Vendredi, un hommage a été rendu à Djamel Amrani par le club de lecture du lycée Toumi de Tigzirt. Dans l'après-midi, une conférence, ayant pour thème l'écriture de résistance chez Mammeri et Feraoun, a été animée par l'écrivaine Najet Khedda à la maison de jeunes. Le récital poétique était également au menu de ces journées à travers les interventions de Yacine Si Ahmed, Abdelkader Bensalah, Mohamed Ouanéche, Mmes Mouhoub et Mokrani. Le quatrième art y était représenté par trois pièces. Il s'agit de La poudre d'intelligence (en francais), The mask of Hiroshima (en anglais) et En attendant Godot (en berbère marocain), interprétées respectivement par la troupe Tafsut de Maâtkas, les étudiants du département d'anglais de l'université de Tizi Ouzou et la troupe Assays n imal d'Agadir. La suite des activités prévoit des projections en plein air de films amateurs et de documentaires dont At Yani, paroles d'argent réalisé par notre confrère Arezki Metref. Le Festival sera clôturé le 18 juillet par un carnaval qui s'ébranlera à travers les artères de la ville des Ouadhias, suivi d'un spectacle pour enfants.