Cinq syndicats du secteur de l'éducation nationale ont pu obtenir jusqu'à ce jour le récépissé d'enregistrement. Un document trèsprisé par les syndicats remplissant les critères énoncés dans la loi régissant le monde syndical et qui leur ouvre toutes les portes, notamment celle d'être un partenaire social à part entière. Il s'agit de l'UNPEF, du Satef, du SNTE, du Cnapest et du Snapest. Ces deux derniers ont retiré le récépissé d'enregistrement il y a à peine une semaine. Hier, Ali Lemdani, secrétaire national à l'information et à la communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a expliqué à partir de Mostaganem, où il anime l'université d'été, que le récépissé a été décroché après une lutte et un combat de longue haleine. « Le Cnapest a déposé pour la quatrième fois en 2006 le dossier pour l'obtention de l'agrément. Depuis quatre ans, nous luttons pour décrocher ce bout de papier et le ministère du Travail n'a daigné nous l'octroyer qu'en 2007 », dira notre interlocuteur qui est persuadé que les services du ministère du Travail étaient, cette fois-ci, à court d'arguments et par conséquent ils n'avaient pas d'autre alternative que de répondre favorablement à leur demande. « Nous ne sommes pas rentrés dans les rangs comme le prétendent certaines parties. Nous avons réussi à vaincre le département de M. Louh auprès duquel nous avons déposé un dossier bien ficelé après avoir inclus toutes les remarques et les propositions faites par les services du ministère du Travail », s'est défendu M. Lemdani qui notera que le ministère du Travail comptait sur une implosion en voulant nous avoir à l'usure. « Les pouvoirs publics n'ont pas réussi à nous faire éclater de l'intérieur, grâce à la mobilisation de tous les enseignants affiliés à notre syndicat », a soutenu M. Lemdani qui estime que le Cnapest a tout le temps soulevé le blocage du récépissé. « L'agrément est un droit constitutionnel, pas une fin en soi. Aujourd'hui, nous continuerons à être dignes de la confiance que les enseignants ont mise en nous. Nous avons un mandat qui nous a été donné par les professeurs et nous sommes et resterons un syndicat revendicatif », a souligné le représentant du Cnapest qui espère que son syndicat sera un partenaire social incontournable et que le ministère de tutelle l'associera aux différents projets et à toutes les réformes engagées, notamment au niveau des lycées. De son côté, Méziane Mériane, premier responsable du Syndicat national autonome des professeurs et enseignants du secondaire (Snapest), s'est réjoui lors d'une cérémonie symbolique à l'occasion du retrait du récépissé que le champ syndical est plus ou moins libéré de toute entrave. M. Mériane a rendu un vibrant hommage aux journalistes qui ont accompagné le mouvement syndical dans sa lutte, les professeurs du secondaire et les syndicats autonomes de manière générale, il citera plus particulièrement le Cnes. « Dans le passé, nous avons mené un combat dans la loyauté et la sincérité, nous ne comptons pas baisser les bras, bien au contraire. Aujourd'hui, nous avons une carte qui nous permet de faire barrage à tous les dépassements », a soutenu M. Mériane qui a proposé dans la foulée de trouver un cadre de concertation entre tous les syndicats autonomes afin d'éviter toute divergence. D'ores et déjà, le Snapest a énuméré une liste d'actions à exécuter dans les prochains jours. Il s'agit entre autres de déposer plainte et d'ester en justice les gestionnaires des œuvres sociales, en l'occurrence l'UGTA, pour avoir déposé une somme de 50 milliards de centimes dans la banque Khalifa. « Auparavant, nous ne pouvions pas attaquer en justice l'UGTA, parce que nous étions considérés comme des hors-la-loi. Maintenant, nous sommes reconnus par la loi, donc il est de notre devoir d'agir de la sorte », a soutenu le chef de file du Snapest, qui suggère également la constitution d'une commission indépendante qui sera contrôlée par la cour des comptes pour la gestion des œuvres sociales. Le Cnapest comme le Snapest ont finalisé le dossier portant statut particulier de l'enseignant. Une mouture a été adressée au ministère de l'Education et une rencontre entre les responsables du ministère et les syndicats est prévue au mois de septembre prochain.