Arts & lettres prend ses quartiers d'été pour laisser place à l'actualité estivale, en principe festive et débonnaire, quand personne dans le monde ne se pique de déclarer une guerre. Repos mérité ? Aux lecteurs de trancher. Nous avons reçu beaucoup d'encouragements, quelques félicitations mais aussi, peu nombreuses mais toutes respectables, des remontrances. Ceci est naturel, pour deux raisons au moins. La première est qu'on ne peut satisfaire tout le monde mais que nous sommes en revanche tenus de satisfaire le plus grand nombre possible de lecteurs. La seconde est que nous roulons notre pain hebdomadaire sur la planche culturelle qui, comme chacun le sait, est loin d'être lisse. Cette vérité, valable au Guatemala comme en Autriche, l'est sans doute davantage chez nous où il reste encore à donner au monde des arts et des lettres de bonnes traditions, de l'organisation (ce qui ne veut pas dire structure simplement), des mécanismes de soutien, des moyens de promotion, de la formation, de l'ingénierie culturelle désormais indispensable, mais aussi un nouvel esprit. Il est long le chemin ! Mais on aurait tort de ne pas voir par exemple qu'après une décennie d'horreur et de mutisme, la vie culturelle a repris dans le pays, balbutiante sans doute, truffée d'inepties, un peu à la va-comme-je-te-pousse. Dans le lot cependant, quelques pépites, des initiatives originales, des œuvres étonnantes, de nouvelles signatures et un élan porté autant par les auteurs et créateurs que par les publics assoiffés (quoi qu'on dise de la puissance de l'idéologie des supérettes) de beauté et de sens. Le divertissement et les approches chtih-ouerdih (danse et gigotement) ont encore la belle part mais il y a place pour des œuvres de qualité et de recherche comme pour des œuvres populaires de large diffusion. C'est de la jonction des deux que naissent d'ailleurs les vrais chefs-d'œuvre. Autre remarque qui s'est imposée : il n'existe pas encore de véritable débat culturel. Cela se comprend par les conditions d'exercice difficile de toutes les disciplines artistiques dont aucune n'échappe à la précarité et aux dérives. çà et là, toutefois des amorces de débat ont fait jour et nous entendons, la prochaine saison, continuer à les encourager, en donnant comme chaque semaine la parole aux hommes et femmes de culture, mais aussi en poussant plus loin notre effort en la matière. Si entre deux siestes, un mariage, une balade et un plongeon, il vous venait à l'idée de nous dire ce que vous en pensez, écrivez-nous à l'adresse email ci-dessous. Protégez vos neurones des rayons UV, n'abusez pas de pâtisseries aux amandes, soyez sympas avec vos proches, vos voisins et l'humanité, lisez aussi... Allez, bonnes vacances !