Complètement abattu, Salim B. s'est présenté à notre rédaction dans l'ultime espoir de sauver son épouse atteinte d'une tumeur maligne à la tyroïde. La patiente, M. B., dont l'état de santé se dégrade de jour en jour, s'est vu refuser le visa par le consulat de France à Alger, alors qu'elle avait un rendez-vous à l'Institut Gustave Roussy (IGR) de Paris pour le mois de juin dernier. « L'actuel état de santé de Mme B. M., née le 5 avril 1971, justifie un traitement par l'iode radioactif non disponible dans le pays d'origine de la patiente », atteste le docteur Eric Baudin, spécialiste en médecine nucléaire et en cancérologie endocrinienne. Avec un visa touristique de six mois, M. B. a pu séjourner à deux reprises en France pour bénéficier de soins dans le centre en question. La première fois c'était en juin-août 2003 et la deuxième en décembre 2003. Ainsi, elle a pu bénéficier d'une carte d'assurance maladie universelle valable du 17 octobre 2003 au 18 septembre 2006 (sous le n° 2 71 04 99 352 807 02). Selon l'époux, le motif du refus avancé par une préposée au guichet du consulat est dû au fait que le premier visa avec lequel M. B. s'est rendue en France a été acheté, précisant que cette explication a été fournie par la préfecture de police. Dans un document daté du 5 janvier 2004, cette dernière demande pourtant à la patiente de se faire établir un rapport médical auprès de son médecin traitant afin de bénéficier d'un titre de séjour. Salim rejette les explications avancées au niveau du consulat, estimant être victime d'un « mépris flagrant ». D'autant qu'à titre humanitaire, on aurait pu faciliter la procédure à son épouse, qui souffre d'atroces douleurs et dont l'état de santé se détériore chaque jour davantage. « On nous a fait traîner pendant quatre mois pour nous rendre en définitive une réponse négative. Si je l'avais su, je l'aurais évacuée vers un autre pays », soutient Salim. Pour plus de précisions, nous avons vainement tenté d'avoir la version du consul général de France à Alger.