Le secrétaire général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) a, dans un entretien téléphonique, répondu à nos questions sur la relation entre les banques et les entreprises publiques dans le sillage des privatisations de ces dernières. Quel est, d'après vous, l'intérêt de privatiser ? La privatisation permetrait surtout, du point de vue du marché, de redonner vitalité aux entreprises qui sont en difficulté. A la faveur de la mesure contenue dans le projet de loi de finances 2005, actuellement en discussion à l'APN, il y a de nouvelles relations entre les entreprises publiques économiques et les banques. Si avant les pouvoirs publics intervenaient a posteriori pour assainir les créances des banques sur les entreprsies, désormais, la nouvelle mesure qui consiste à subventionner les EPE permettra aux pouvoirs publics d'intervenir directement au niveau des entreprises. Cela voudrait dire que les banques, à l'avenir, vont avoir une seule relation avec ces entités qui est basée sur le critère de bancabilité. Quelle serait cette autre relation entre les banques et les entreprises dites stratégiques, au sens que vient de préciser le chef du gouvernement ? Si des entreprises assurent un service public, à ce moment-là celles-ci devront bénéficier de subventions de l'Etat pour leur permettre de couvrir leur coût et d'avoir leur marge. Ces entreprises ne sont pas ainsi complètement livrées au marché. On parle de la privatisation de 1200 entreprises, hormis celles dites stratégiques. Peut-on conclure que les banques aussi sont privatisables ? Les banques ne sont pas des entreprsies « banales », même si, au sens juridique, elles ont effectivement un statut d'entreprise. Au plan de la sensibilité de leurs services, ce sont des entreprsies à caractère particulier. Donc, elles ne sont pas privatisables dans le cadre des enreprises. Tout le seceteur bancaire est assuré à plus de 80% par les banques publiques. Quel est le niveau acuel des créances des banques sur les entreprises publiques ? A fin 2003, les banques ont 1400 milliards de dinars de crédits, toutes catégories confondues. Quant à savoir maintenant quelles sont les créances bonnes ou mauvaises, je crois qu'on ne peut pas le dire ainsi. Les banques sont-elles associées, directement ou indirectement, à la privatisation de ces entités économiques ? Les banques sont associées, indirectement, à la privatisaion car elles suivent de près leurs portefeuilles. La privatisation est une décision de propriétaires. L'ABEF suit cependant ces décisons de plus près. Il s'agit de voir la fiabilité de la clientèle. Avez-vous le nombre d'entreprises bancables aujourd'hui ? Le ministre des Finances avait annoncé tout récemment que sur 1200 entreprises du secteur public économique, quelque 40% d'entre elles sont bancables.