La conférence régionale sur l'avant projet d'aménagement et de développement durable de la région « programme des Hauts Plateaux ouest » (wilayas de Tiaret, Tissemsilt, El Bayadh, Naâma et Saïda), qui s'est tenue dans cette dernière ville, les 18 et 19 du mois de janvier 2004, a posé des idées en vue d'alléger les pressions de l'exode. Or, il se trouve que la wilaya de Saïda, qui comptait durant la période faste deux zones industrielles florissantes, a vu du jour au lendemain le nombre de ses usines se rétrécir comme une peau de chagrin et des milliers de travailleurs sont venus grossir le nombre des chômeurs, dans le cadre de la compression du personnel ou des unités de production qui ont carrément mis la clé sous le paillasson. Le taux de chômage qui était, selon les chiffres officiels, à 40,24% en 1999, a nettement diminué selon la direction de l'Emploi qui parle de 18%. Le programme des Hauts Plateaux a certes prévu de grandes infrastructures dans la région et même qu'une importante enveloppe financière de 6 900 milliards de centimes a été débloquée, la population estime néanmoins que rien n'a été prévu pour rendre la ville plus attractive. « Il n'existe aucun parc d'attraction, ni même un jardin où les citoyens pourraient se reposer », dira un citoyen. La ville de Saïda est complètement submergée par un exode massif, venu de toutes les communes de la wilaya en raison de l'insuffisance, voire de l'absence de certaines infrastructures et administrations dans les 5 daïras et 15 communes restantes de la wilaya. La ville des eaux a connu 3 exodes importants. Tout d'abord, au lendemain de l'indépendance, puis dans les années 70/80, avec la création des 2 zones industrielles et, enfin, durant la décennie noire et la sécheresse. La situation économique de la wilaya, vers la fin de l'année 1999 s'est caractérisée par une surcharge démographique des zones urbaines. 55% de la population de la région est concentrée dans trois communes sur les 16 que compte la wilaya. Plus de 8,75% de la population s'est déployée au niveau du chef-lieu de wilaya. Saïda est l'une des 12 wilayas où le déplacement de la population rurale vers les centres urbains est le plus remarqué. Il est utile de rappeler l'histoire migratoire de la wilaya entre 1987 et 1998. 213 160 personnes résidaient à Saïda en 1987, dont 189 598 seulement sont natifs de Saïda. Ces 10 dernières années, on a assisté et on assiste encore à une forte motivation de saïdis qui veulent quitter leur ville, jadis petite ville coquette, qui a perdu tout son charme en raison d'un environnement hostile et d'un exode rural très important et peu contrôlé. Les villes les plus prisées sont les villes côtières, à savoir Oran, Aïn Témouchent et Mostaganem. Quant à la ville de Sidi Bel Abbès, elle a été choisie en fonction de sa position stratégique et du coût du logement très abordable. Selon M. Chibani, responsable du service résidence de la commune de Saïda, 5 650 personnes ont quitté Saïda pour s'installer ailleurs durant la période allant de 1999 à 2007, alors que pour les entrées, l'on a enregistré 6 084 personnes. Cependant, il est très utile de noter que sur ces 6 084 personnes, 5 730 d'entre elles sont venues des 15 communes de la wilaya. Ce qui signifie que la ville de Saïda est peu attractive, quoiqu'elle subit l'un des plus importants exodes ruraux du pays.