Les terrains des héritiers de l'ex-bachagha Ben Ali Cherif à Akbou demeurent toujours litigieux. Ce sont les habitants des villages de la commune qui le rappellent pour dire qu'ils n'ont pas fini de les réclamer. Au moment où l'APC lorgne du côté de ces terres en suggérant, par la voix de son vice-P/APC, Hammam Djamel (voir Kabylie-info du 19 juin 2007), que « l'acquisition de ces terres est impérative », pour résoudre le problème du foncier de la commune, les villageois qui se considèrent comme les « véritables héritiers » de ces terres ne l'entendent pas de cette oreille. Les associations sociales des villages Taourirt Goudaï (Chellata), Felden, Aït Yahïa Ouali Tifrit et Ighil Oumsed ont réagi, par écrit, aux projections de l'APC en rappelant les démarches entreprises, dont le blocage de la RN26 en novembre 2006, pour la restitution de ces « terres séquestrées après l'insurrection de 1871 ». Des démarches qu'elles disent avoir entamées depuis l'indépendance du pays pour se poursuivre avec les oppositions faites aux transactions « illicites qui commençaient à se pratiquer ». Aucune de ces actions, dont celles introduites auprès de la justice, n'a abouti. La dernière, est-il noté, remonte à janvier dernier « pour empêcher » une transaction faite par les héritiers Ben Ali Cherif avec un particulier. Pour ce quatuor d'associations, qui rappellent que « l'occupation et l'exploitation de ces terres n'ont été authentifiées par aucun acte juridique de l'époque », la transaction de janvier dernier à Tabouda a été faite sur une « terre fertile réduite actuellement à l'aridité, lui faisant disparaître carrément sa vocation par plusieurs tonnes de tout-venant d'oued étalées sur la parcelle et la suppression de plus d'une trentaine d'oliviers centenaires ». Elles déplorent l'absence de réaction des pouvoirs publics « alors qu'il s'agit d'une terre fertile agricole qui ne mérite pas ce sort. Nous ne devons pas cautionner ce détournement ». Pour les populations de ces villages, le contentieux de ces centaines d'hectares de terres est autant juridique qu'historique. Pour rappel, un bras de fer a opposé l'association Thamourthiw et les bénéficiaires de l'EAC du village Laâzib-centre à un particulier au sujet d'une clinique que celui-ci compte réaliser sur un terrain agricole, sis dans ledit village. S'opposant farouchement au projet, les villageois ont chassé les ouvriers envoyés par le particulier pour reprendre les travaux abandonnés précédemment sous la pression des habitants. Toutefois, ce litige n'est que la partie visible de l'iceberg. En effet, les 1100 ha cédés aux héritiers de l'ex-Bachagha est la source du conflit entre ces derniers et l'arch d'Illoula Oussameur, notamment les villages Ighil Oumced, Felden, Tifrit, Lazib-centre, Taourirt, Fethoune, Aït Sidi Amar, Tizi N'sliv et Elma. Ces derniers sont convaincus que ces terres spoliées à leurs ancêtres durant la colonisation française, leur reviennent de droit. G. K., T. M.