La Bolivie, l'Argentine et le Vénézuela ont signé, vendredi, un accord à Tarija sur la création de l'Organisation des pays producteurs et exportateurs de gaz d'Amérique du Sud (Opegasur), a rapporté samedi, la presse locale citée par Chine Nouvelle. Les trois Présidents, bolivien Evo Morales, vénézuélien Hugo Chavez et argentin Nestor Kirchner, ont signé cet accord pour la création de cette Organisation, afin de consolider leur partenariat dans le domaine de l'énergie. Ils ont également conclu un accord sur l'exploration et l'exploitation du fuel fossile à Tarija et à Santa Cruz (Bolivie), promettant de faire de Tarija le principal centre de production de fuel fossile et de gaz, dans le cadre de l'Opegasur. Mardi, MM. Morales et Chavez ont signé un accord de 600 millions de dollars, pour la création d'une coentreprise entre les compagnies pétrolières nationales des deux pays. Vendredi, MM. Morales et Kirchner ont également signé un accord pour la construction d'une usine de traitement de gaz liquéfié à Tarija, près de la frontière avec l'Argentine. Hugo Chavez, a appelé, avant- hier samedi, les pays des Caraïbes à s'unir et il s'est engagé à les approvisionner en pétrole « à des prix préférentiels ». « Si nous sommes vraiment unis, les Caraïbes n'auront pas de problèmes au cours de ce siècle et au-delà, pour leurs besoins en pétrole », a affirmé Chavez lors du sommet des pays membres de la Pétrocaribe, une alliance des Caraïbes avec le Vénézuela pour acheter du pétrole avec des paiements préférentiels. Il a réitéré sa promesse de partager le pétrole du Vénézuela avec d'autres pays, disant que son pays « pompe sa richesse pétrolière pour la mettre à la disposition des peuples des Caraïbes ». La Pétrocaribe, créée en 2005 au Vénézuéla, regroupe actuellement 14 pays. « Le pétrole à 100 dollars » Chavez veut également construire une canalisation de gaz naturel sous la mer des Caraïbes pour fournir Cuba. Si le projet annoncé par Hugo Chavez se concrétise, il pourrait se prolonger probablement jusqu'à la péninsule du Yucatan au Mexique, et marquerait une étape décisive dans le développement de l'offensive « pétro-diplomatique » du Venezuela d'Hugo Chavez. Cette proposition intervient juste deux semaines après que Chavez ait annoncé l'échec de son plan pour une « grande canalisation de gaz du sud » : un gazéoduc qui devait rejoindre l'Argentine par la forêt tropicale d'Amazonie, mais qui « avait été gelé » par l'opposition du Brésil. La canalisation gazière des Caraïbes fournirait également Porto Rico et Haïti, selon les indications de M. Chavez. Le concept d'une canalisation à travers les Caraïbes a, par le passé, reçu l'appui de la Banque mondiale, malgré l'opposition des Etats-Unis. Chavez a proposé notamment, de construire une raffinerie de pétrole en Guyane et a invité le gouvernement de Dominica (La Dominique) à accepter son offre d'une raffinerie de 10 000 baril/jour, un projet actuellement en attente d'une analyse environnementale. Hugo Chavez a également dit que la restauration, par le Vénézuela, de la raffinerie de Cienfuegos à Cuba sera terminée en novembre 2007. Hier, le Président vénézuélien a annoncé que le prix du baril de pétrole allait grimper prochainement jusqu'à 100 dollars. « J'ai toujours dit que les prix du pétrole s'acheminaient tout droit vers les 100 dollars le baril. Nous devrions nous préparer à ce prix », a-t-il déclaré dans un discours retransmis à la télévision, avant de menacer de suspendre ses livraisons vers les Etats-Unis : « Personne ne doit penser que nous allons arrêter d'acheminer du pétrole aux Etats-Unis, non, sauf s'ils nous attaquent une nouvelle fois [et] s'ils nous attaquent encore une fois comme ils l'ont fait en avril 2002, (...) il n'y aura plus de pétrole », a-t-il ajouté.