Si les femmes accèdent de plus en plus à de hautes fonctions, elles sont également présentes dans les réseaux de la criminalité. Ce constat a été fait par les services de la Gendarmerie nationale selon lesquels il y a de plus en plus de femmes qui sont impliquées dans des affaires criminelles. En 2006, près de 1200 femmes ont été arrêtées pour avoir été impliquées dans divers crimes. 531 en 2007. Les arrestations ont été faites dans les 48 wilayas, mais il reste que les plus touchées sont les wilayas de l'Ouest et du Sud : Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, Tindouf, Béchar. Tamanrasset est classée première dans le bilan du premier semestre 2007. En 2006, Tlemcen est classée en tête avec 119 arrêtées et Alger deuxième avec 115. Les infractions pour lesquelles elles ont été arrêtées ne se limitent pas à de petits délits, mais elles relèvent du crime organisé. Face à la prolifération d'autres phénomènes, le racolage et la prostitution sont relégués au second plan. Les femmes, engagées dans des structures criminelles, ont été, en majorité, incarcérées pour s'être adonnées à l'immigration clandestine, à l'importation frauduleuse de marchandises, dont des cigarettes, notamment du Niger, détention, usage et commercialisation de stupéfiants, trafic de véhicules, coups et blessures volontaires avec arme blanche, contrefaçon, falsification, altération de monnaie et titres, meurtre… Selon les témoignages d'éléments de la Gendarmerie nationale, elles deviennent aussi agressives que les hommes. La criminalité féminine a pris une courbe ascendante depuis 2001 où les gendarmes venaient de découvrir les premières grandes implications de femmes dans des crimes de toute sorte. A partir de là, l'élément féminin suscite plus d'intérêt chez les brigades de la répression de la criminalité sous toutes ses formes. Si pour l'instant les femmes activent sous l'autorité de l'homme, le lieutenant Samir Zouaoui, qui se penche sur cette nouvelle tendance, n'exclut pas l'avènement prochain de réseaux criminels dirigés par l'élément féminin. Selon lui, plusieurs facteurs peuvent pousser la femme à verser dans la criminalité. Si le phénomène de la prostitution s'explique souvent par des raisons d'ordre social, cela pourrait être également valable dans de nombreux cas pour les femmes qui sont impliquées dans d'autres formes de crime. Le lieutenant Zouaoui voit en la dégradation des conditions sociales et le dénuement un élément aggravant et incitatif à la débauche, au vol et au trafic de tout bord. Mais il trouve aussi que la dérive des femmes prouve aussi que beaucoup de parents n'arrivent plus à gérer leur progéniture pour de multiples raisons dues peut-être aussi au changement dans les mentalités qu'a connu ces dernières années la société algérienne. Sihem Abrous, sous-lieutenant, relève l'absence d'études sociologiques qui font qu'il est difficile de bien décortiquer le phénomène, de le cerner pour mieux le comprendre et le traiter. Un phénomène auquel devraient s'intéresser les sociologues.