Photo: Lylia M. La « femme », ce sexe faible dit-on, est rarement perçue comme un être agressif, violent ou capable d'actes criminels. Pourtant, la criminalité féminine n'a rien de négligeable aujourd'hui en comparaison avec la criminalité masculine. A la lumière d'une étude effectuée par la gendarmerie nationale ayant pris pour échantillon la période du premier semestre de 2009, on constate que les femmes se trouvent directement impliquées dans des actes délictueux et criminels très graves. La criminalité féminine prend des proportions «alarmantes » L'étude faite durant les premiers mois de l'année en cours a porté sur 25529 affaires. Les unités de la gendarmerie nationale ont procédé à l'arrestation de plus de 33145 criminels sur le territoire national dont plus de 1068 femmes impliquées dans divers délits. Coups et blessures volontaires. Ce délit qu'on classe aujourd'hui parmi les crimes «violents» est aussi l'œuvre de la «femme». Sur plus de 1923 affaires traitées, 99 femmes y ont été impliquées. Durant les seuls mois de janvier et de février, la gendarmerie a arrêté 36 femmes coupables de ce genre de crime. LES FEMMES AFRICAINES BRAVENT LA MORT S'agissant de l'émigration clandestine, il se trouve que les femmes sont aussi capables de braver la mort. Sur les 950 affaires traitées par la gendarmerie nationale ayant concerné 3593 personnes, 83 femmes ont été arrêtées pour cause d'émigration clandestine. L'étude confirme cependant qu'il s'agit essentiellement de femmes africaines que la gendarmerie avait arrêté sur la bande frontalière ou à l'intérieur du territoire national. LA PROSTITUTION, SOURCE DE REVENU Durant le premier semestre, la gendarmerie a arrêté 67 femmes pour prostitution. L'étude de la gendarmerie en dit long sur les proportions qu'a pris ce phénomène et ce sur tout le territoire national. Son étendue diffère d'une wilaya à une autre, mais la gendarmerie certifie que ce crime est souvent pratiqué de façon collective par des groupes gérés soit par un homme ou une femme. En ce qui concerne l'atteinte à la pudeur et la dissolution des mœurs au sein de la société, la gendarmerie a arrêté durant les trois premiers mois de 2009 16 femmes ayant commis le même crime. LA FEMME INTÈGRE LES RÉSEAUX DE CRIME Pour ce qui est du trafic de drogue, 32 femmes en sont été impliquées sur 2451 personnes que la gendarmerie a arrêtées. L'étude fait remarquer que les femmes s'impliquent davantage dans ce genre de délit lié directement à la contrebande. Elles deviennent de plus en plus partie intégrante dans des réseaux de crime organisé. En fait, certains groupes de malfaiteurs n'hésitent par à les enrôler dans des réseaux pour déjouer la vigilance des forces de sécurité. En outre, les gendarmes ont observé un autre phénomène : les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir leurs propres organisations criminelles. Durant le premier semestre, la gendarmerie en a recensé 53. SÉTIF EN TÊTE EN MATIÈRE DE CRIMINALITÉ Au sujet des homicides volontaires, 20 femmes sur 190 personnes arrêtées ont commis des crimes contre leurs époux, leurs parents et même leurs enfants. A titre illustratif, la wilaya de Sétif vient en tête en ce qui concerne ce type de délit ; vient ensuite Ain Témouchent, Mostaganem, Tlemcen et Alger, Mila, Tiaret, Oran, Sidi Bel-Abbès, Mascara,. La gendarmerie nationale affirme à travers cette étude que la criminalité féminine est en hausse.