L'origine virale du syndrome néphrétique aigu qui a fait son apparition dans la région de Sidi Bel Abbès, le 12 août, a été confirmée officiellement hier par les autorités sanitaires. Il s'agit, en effet, d'une infection d'origine virale provoquée par un virus à acide ribonucléique (ARN positif), selon les analyses réalisées à l'institut Pasteur d'Alger et confirmées lundi par l'institut de Marseille (France). Les premiers résultats des examens adressés à l'institut Pasteur d'Alger et reçus lundi en fin de journée révèlent que c'est une infection d'origine virale (virus ARN positif) qui est à l'origine du syndrome néphrétique se manifestant par une glomérulonéphrite aiguë », indique un communiqué rendu public hier en fin d'après-midi, par la direction de wilaya de la santé et de la population (DSP). Seize jours ont donc été nécessaires pour déterminer le germe causal responsable de cette infection « jamais décrite auparavant en Algérie », selon les propos des responsables du secteur de la santé. L'acide ribonucléique (ARN) joue parfois un rôle essentiel dans l'architecture de certains virus, expliquent des épidémiologistes. La structure de l'ARN est à peu de chose près la même que celle de l'ADN. D'après les responsables de la direction de la santé, les premiers résultats partiels des analyses effectuées jusque-là confirment l'hypothèse infectieuse virale. Une hypothèse déjà envisagée après l'analyse de l'évolution clinique des patients hospitalisés et du contexte épidémiologique défini par les enquêtes réalisées sur le terrain, au domicile des patients et dans leur environnement immédiat. « Ce type d'infection virale qui se traduit par une néphropathie de type épidémique est rare dans nos contrées et n'a jamais été décrit en Algérie », font-ils remarquer, tout en précisant que les hypothèses ainsi émises demandent à être « confirmées afin de déterminer la nature exacte de ce virus ARN ». Pour l'équipe épidémiologique du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sidi Bel Abbès, le virus incriminé s'est traduit de par le monde par des épidémies déjà décrites il y a quelques années en Amérique du Nord, en Asie et plus récemment en Europe. Dans ces régions, la transmission de l'infection à l'homme par l'intermédiaire de rongeurs est prouvée, notent-ils. C'est pour cette raison que des échantillons de produits sanguins recueillis auprès des patients ont été adressés à l'institut Pasteur d'Alger et à un centre de référence pour l'étude de ce type de virus à l'étranger, en l'occurrence l'institut Pasteur de Marseille. Des prélèvements (biopsie et sérologie) ont été ainsi acheminés, jeudi dernier, à Marseille en vue de « confirmer » les résultats obtenus et d'effectuer des analyses complémentaires pour le typage de ce virus et l'étude de ses caractéristiques et de sa traçabilité, est-il signalé. Une telle démarche a été préconisée pour que l'équipe multidisciplinaire en charge de ce problème puisse compléter les mesures préventives déjà entamées concernant l'amélioration de l'hygiène générale, l'assainissement et le contrôle de l'environnement, explique le directeur de la santé, M. Ouadi. Pour lui, le dispositif sanitaire mis en place après la déclaration des premiers cas ainsi que la cellule de crise installée dans ce cadre sont maintenus. « Cette pathologie n'est pas contagieuse », a-t-il ajouté, soulignant que « la majorité des malades a présenté une évolution favorable (de son état de santé), ce qui a permis sa sortie de l'hôpital ». Il a, par ailleurs, tenu à rassurer la population que « cette pathologie est actuellement en régression au regard de la diminution, ces derniers jours, du nombre des personnes hospitalisées ». Le syndrome néphrétique aigu se manifeste chez les malades par des œdèmes au visage, des membres inférieurs associés à des douleurs abdominales, des vomissements, des pics de tension et de la fièvre. Il a été enregistré dans plusieurs communes de la wilaya ainsi que dans les quartiers de Sidi Djilali, Benhamouda et Sorecor à Sidi Bel Abbès, rappelons-le.