Les résultats des analyses complémentaires réalisées aux instituts Pasteur d'Alger et de Marseille (France) ont confirmé hier que le syndrome néphrétique aigu provoqué par un virus à acide ribonucléique (ARN positif) serait dû à un hantavirus appartenant au groupe « hantaan », selon des sources médicales concordantes. Ce syndrome néphrétique apparu dans la région de Sidi Bel Abbès le 12 août est une infection « jamais décrite auparavant en Algérie », selon les propos des responsables du secteur de la santé. Une centaine de personnes atteintes par ce syndrome ont été depuis hospitalisées dans différents services du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sidi Bel Abbès. Selon l'Institut Pasteur, c'est pendant la guerre de Corée que fut découverte cette maladie qu'on nomme depuis 1983 « fièvre hémorragique avec syndrome rénal » (ou HFRS, maladie caractéristique des hantavirus), mais qui fut décrite voici 1000 ans dans un traité de médecine chinoise. Cependant, l'agent ne fut identifié qu'en 1976 dans les poumons du mulot des champs, son principal réservoir en Corée — un rat présent en abondance dans les rizières. Ce virus fut nommé « Hantaan » du nom de la rivière qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le Hantaan, ajoute l'Institut Pasteur, circule du Japon à la Russie et contamine environ 100 000 personnes dans le monde chaque année, principalement en Chine. Face à cette situation, des mesures sanitaires « appropriées et urgentes » seront annoncées à l'occasion de la réunion de travail que présidera le ministre de la Santé, Amar Tou, en début de semaine prochaine à Sidi Bel Abbès, apprend-on de source autorisée. Cette rencontre prévue initialement à Alger regroupera l'ensemble des directeurs de wilaya de la santé ainsi que les responsables d'un certain nombre de centres hospitalo-universitaires (CHU) du pays. Par ailleurs, les responsables de la cellule de crise du CHU de Sidi Bel Abbès ont déclaré dimanche à l'APS que « l'incidence du syndrome néphrétique aigu observé à Sidi Bel Abbès au cours des dernières semaines a régressé pour atteindre zéro cas depuis ces quatre derniers jours », ajoutant qu'« aucun cas n'a été enregistré depuis mercredi dernier ». Contacté hier pour plus d'informations, le directeur de la santé, M. Louadi, a affirmé que « les résultats des analyses supplémentaires seront officiellement communiqués dans les prochaines heures, probablement demain (aujourd'hui, ndlr) ». Le même responsable a en outre précisé qu'une seule personne « reste hospitalisée à ce jour avec une évolution clinique favorable ».