Les avions d'Air Algérie ont été les plus affectés sans doute parce qu'ils sont les plus nombreux à fréquenter les pistes de l'aéroport d'Alger, mais d'autres compagnies aériennes, à l'instar d'Air France et d'Aigle Azur, ont souvent eu à se plaindre de graves pannes de moteurs dues à l'intrusion d'oiseaux dans les réacteurs. Pour cette raison, Air France a dû immobiliser un de ses avions pendant plus d'une semaine durant le mois de juillet dernier. Ayant été victime d'intrusion d'oiseaux à quatre reprises, la compagnie française Aigle Azur a, quant à elle, subi un préjudice financier encore plus lourd, nonobstant les perturbations de programmes de vols auxquelles elle a dû faire face. Les mouettes et autres oiseaux en provenance de la mer, attirés par la toute proche décharge publique de Oued Smar, prolifèrent au-dessus des pistes de décollage et d'atterrissage, au point de constituer pour les pilotes de ligne qui y opèrent le risque sans doute le plus sérieux dont ils doivent absolument tenir compte. Au vu du nombre impressionnant d'oiseaux qui fréquentent l'enceinte de l'aéroport, le risque de voir un réacteur se détériorer en pleine action ou, comme cela est déjà arrivé, carrément prendre feu, est en effet bien réel. Si les nombreux accidents qui se sont déjà produits n'ont jusque-là causé que de coûteux dommages matériels et fort heureusement pas de victimes, le risque n'est toutefois pas à exclure si une solution n'est pas rapidement trouvée par l'entreprise qui gère les espaces aéroportuaires, en l'occurrence l'EGSA. Comme toutes les sociétés qui gèrent les aéroports à travers le monde, cette dernière doit nécessairement s'organiser et s'équiper pour chasser ces oiseaux de tous les dangers des enceintes aéroportuaires. Les équipements le plus souvent utilisés sont des véhicules sonores, mais il n'est également pas rare que l'administration de l'aéroport loue les services d'associations de chasse avec pour mission d'éliminer, comme c'est le cas dans les aéroports parisiens, aussi bien les oiseaux que les lièvres qui y prolifèrent au point d'être souvent aspirés par les réacteurs d'avions. Concernant l'aéroport de Dar El Beïda, un pilote de ligne nous apprend qu'un autre danger et non des moindres est constitué par le fourrage et les herbes sauvages qui poussent à proximité des pistes d'atterrissage et d'envol et qui peuvent eux aussi être aspirés par les réacteurs qui prendraient immédiatement feu. Selon notre interlocuteur, l'EGSA pourrait trouver solution à ce problème en mettant en adjudication ces surfaces. L'entreprise y gagnerait quelques recettes et l'adjudicataire soumis à un cahier des charges trouverait motif à exploiter rationnellement les surfaces fourragères qui peuvent beaucoup rapporter en ces temps de pénuries.