Après 19 ans de service, jamais la basilique saint Augustin n'a connu une telle affluence de visiteurs, surtout au mois d'août. Ils sont venus de tous les coins du pays et d'outre-mer pour s'imprégner de l'histoire du plus grand docteur de l'Eglise catholique et célèbre philosophe, religieux et scientifique ». Cette déclaration émane du Père Peter Paul Cachia OSA, responsable de ce lieu de culte, dont l'édifice imposant est perché sur une colline, dominant la partie basse de Annaba. En effet, selon notre interlocuteur, pour le seul mois d'août, ce ne sont pas moins de 400 touristes, entre nationaux et étrangers, à avoir visité la basilique et à constater que celle-ci sera et restera à jamais marquée par le sceau humaniste du saint des saints. Aussi, faut-il le souligner, 2007 sera incontestablement une année record par rapport à 2006, durant laquelle plus de 20 000 visiteurs ont été dénombrés. Plusieurs autres groupes de « pèlerins » de différentes nationalités sont attendus : Il s'agit d'Italiens, d'Américains et surtout de Latino-américains. Pour le père Peter Paul, ce regain d'intérêt de la part des étrangers pour la ville adoptive de saint Augustin et sa basilique, où est soigneusement conservée l'une des plus importantes reliques, faisant partie de son corps, s'explique par l'évolution de l'ordre des augustins à travers le monde. Fort de ses 3 000 religieux, l'ordre de saint Augustin (OSA) est aujourd'hui basé en Amérique Latine, en Orient et en Afrique. Notre interlocuteur qui fait partie de l'OSA de Malte, auquel a été confiée, depuis 1933, la garde de la basilique de saint Augustin a, toutefois, tenu à souligner que la communauté des Augustins a sensiblement baissé en Europe. « Nous avons constaté que notre communauté est en sensible baisse en Europe. Nous sommes entrain de faire les recherches nécessaires à l'effet de cerner les facteurs qui en sont à l'origine », a-t-il indiqué. Par ailleurs, interrogé sur la teneur de l'information selon laquelle une campagne d'évangélisation aurait été lancée auprès, notamment, de jeunes chômeurs de Annaba, le père Paul était formel lorsqu'il a affirmé que « cette information est infondée. Depuis que je suis responsable de cette basilique et ce, 19 ans durant, nous n'avons enregistré que trois cas de conversion au christianisme. Il faut savoir que pour qu'une personne puisse se convertir à notre religion, il faudrait qu'elle en ait une parfaite connaissance. En plus, le processus de conversion n'est pas aussi rapide qu'on le croit. Il nécessite des années de préparation, surtout psychologique et spirituelle . » C'est à ce propos qu'il a tenu à évoquer, à titre anecdotique, un cas qu'il venait de vivre tout récemment : Il s'agit d'un jeune de Annaba qui, bagages en mains, avait franchi le seuil de la basilique pour demander à se convertir… cette démarche n'avait d'autre but que d'obtenir des papiers français.