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Le changement, quand et comment ?
Publié dans El Watan le 17 - 09 - 2007

Une nouvelle chambre d'enregistrement a été « élue » le 17 mai écoulé pour cinq nouvelles années (2007-2012). La 6e législature depuis l'indépendance ; la 2e sous un multipartisme de façade.
Que peut-on dire et conclure à cet effet ? Après hibernation depuis plusieurs années, des groupuscules, sans ancrage réel dans la société, sont réapparus, le temps d'un scrutin, sous des étiquettes plus ou moins saugrenues, afin d'entretenir l'illusion démocratique. Le paradoxe, plutôt l'aberration dans cette mascarade, c'est que dans leur quasi-majorité, les « partis », ayant participé à ce dernier scrutin, avec ou sans programme cohérent, soutiennent, in fine, celui du président de la République. La vérité, c'est qu'on ne sait plus qui est dans l'opposition et qui est avec la majorité, c'est-à-dire le pouvoir en place. Car, dans une véritable démocratie, la majorité gouverne alors que l'opposition sert de contre-pouvoir. On ne peut pas avoir un pied dans l'un et un dans l'autre. Cependant, alors qu'ils ne sont qu'un peu plus d'une vingtaine aujourd'hui, rappelons que leur nombre avoisinait la soixantaine au lendemain de la constitution « pluraliste » de février 1989 ! Dans le sillage d'un multipartisme débridé, le pouvoir a été large, lui, qui a autorisé même la création de partis à caractère religieux, clanique et régionaliste. Alors même que ladite constitution l'a explicitement interdit ! C'est dire... Mais il fallait diviser pour régner. Quitte à s'allier avec le diable, pour rester au pouvoir ou en lâcher une partie, afin que le « système » survive et se régénère pour devenir plus supportable, plus sociable, après les événements sanglants d'octobre 1988 qui ont failli l'ébranler ! Mais, peut-on tromper un peuple tout le temps ? Les masques sont tombés. En 2002, le taux de participation aux législatives était de 46% déjà. Cette fois, il est de 35%, officiellement du moins. Alors, n'est-ce pas une réponse cinglante du peuple au régime omnipotent qui le gouverne sans partage depuis l'indépendance. Et la prochaine fois, en 2012, il sera de combien ? Très certainement encore plus faible et ainsi de suite jusqu'à devenir presque nul. Pourquoi donc ne pas prendre immédiatement en considération cette nouvelle donne populaire avant qu'il ne soit trop tard. Car, c'est bien un cri de désespoir, une expression de ras-le-bol et l'exigence de changement qui ont globalement été exprimés durant la fatidique journée du 17 mai 2007. Combien de temps encore le pouvoir restera-t-il insensible à cet appel de l'écrasante majorité du peuple, assoiffée de réformes, de libertés et de véritable démocratie ? Muselé, censuré dans ses droits inaliénables de penser, de créer, de s'exprimer librement, interdit de manifestations pacifiques même pour des causes les plus nobles, sous peine de répression, il a enfin trouvé la voie la plus simple, la plus légale, la plus originale aussi, pour enfin s'exprimer. N'est-ce pas fantastique. Par son abstention et son vote « nul », il a dit « assez » aux tenants du « système ». Cela suffit, 45 ans barakat ! Rentrez chez vous. Laissez les générations actuelles et montantes prendre leurs destinées en mains comme l'ont si bien fait celles du 1er Novembre 1954 ! Il y a tellement de défis à relever en ce début du XXIe siècle : lutte contre la pauvreté, contre le chômage, aspiration à une vie meilleure et digne, réforme et modernisation des institutions, développement économique harmonieux, égalité des chances et des droits pour tous, participation au boom technologique universel par la modernisation de notre école, de notre université et la dynamisation de la recherche scientifique. Pour ce faire, rendez-nous toutes nos libertés politiques, de pensée, d'expression, de création dont la revendication a presque entièrement accaparé nos énergies à ce jour. Vous avez gouverné sans partage. Votre laboratoire noir nous a sorti toutes les facettes possibles — souvent inimaginables — de gouvernance : coup de force, coup d'Etat, révolution de palais, démission forcée, transition forcée, multipartisme version parti unique, sans compter les constitutions personnalisées (à chaque Président sa Constitution). Que reste-t-il encore à concocter : une gouvernance à vie... ? Soyons sérieux. Ce n'est plus d'époque. Vous êtes en fin de parcours. Soyez beaux joueurs. Vous pouvez être tranquilles, nous ne demanderons des comptes à personne car personne en particulier n'est responsable mais tous le sont, y compris le peuple, peut-être plus ce dernier. Seule l'histoire vous jugera. La véritable histoire, celle qui sera écrite demain, sous peu, par de véritables historiens sortis de l'université ; pas des officines de service. Que veut en fait le peuple ? L'avènement d'une seconde république démocratique, sociale, moderne, selon les principes de la proclamation du 1er Novembre 1954 et le contenu de la plateforme de la Soummam du 20 Août 1956. Le pouvoir, les partis de l'alliance présidentielle, les groupuscules béni-oui-oui et quelques analystes de même obédience ont attribué la déconfiture électorale du 17 mai à un rejet des partis par le peuple. Attribuer ce fiasco aux seuls partis politiques est tout à fait simpliste et sonne, comme toujours, comme une fuite en avant. Certes, ces derniers ont une part de responsabilité dans la désaffection des masses et leur éloignement, voire leur aversion de la chose publique, de la chose politique. Mais, le principal responsable demeure sans équivoque, le « système ». Des partis, des politologues, des hommes politiques, des économistes et des intellectuels en général ont essayé durant ces derniers temps de décortiquer les raisons de la crise multidimensionnelle que connaît notre pays en essayant d'y apporter des propositions de solutions. La plupart des analyses se rejoignent, de même que la plupart des solutions proposées. Mais il me semble que celles-ci manquent de clarté car aucun véritable plan de sortie de crise n'est explicitement soumis aux autorités sous forme de plateforme revendicative. De plus, les efforts et autres propositions sont faits par la voie de la presse écrite seulement, donc destinés à une frange minoritaire de la population. Alors que le média le plus adéquat demeure la télévision, même si beaucoup fuient l'Unique à cause de son côté trop propagandiste du pouvoir. Enfin, chacun prêche en solo. Malgré quelques tentatives de regroupement initiées par ci par là, la mouvance républicaine n'a pas réussi à s'entendre sur un minimum politique commun de discussion. Les causes de cet échec sont multiples : manque de traditions dans ce domaine, sous-culture politique, visions restreintes et partisanes, égoïsme et esprit de leadership des dirigeants de partis. Ainsi, cette division de « l'opposition », qui constitue sa faiblesse, ne fait que renforcer le pouvoir qui se dit soutenu par les masses. D'un autre côté, ce pouvoir a l'air de nous dire : « D'accord, nous voulons que ça change mais nous n'avons pas de partenaire sérieux et vraiment représentatif. » En cela, et en cela seulement, il aura raison. Notre célèbre poète et chanteur Aït-Menguellet le dit bien dans une de ses mélodies : « Si tu veux que ça change, commence par toi-même. » Cet état d'esprit des Algériens est également évoqué par d'autres artistes, non moins prestigieux, notamment Slimane Azem avec Ana mir ouanta mir (moi, je suis le maire (chef) toi, tu es le maire. Qui va donc conduire l'âne ?). Alors, messieurs des partis, secouez-vous ! Il y va de l'avenir du pays et des générations actuelles et à venir. L'histoire vous jugera vous aussi. Soyez donc dignes, honnêtes, ouverts au dialogue, à la concertation et, pourquoi pas, à l'union. Allez, rêvons un peu d'une véritable sortie de crise. Il y a quelques jours, j'ai fait un rêve dont voici grosso modo, les principales caractéristiques : « Après diverses tentatives faites par certains mouvements, associations et partis, en particulier ou de façon concertée, après des déclarations disparates de quelques personnalités nationales et d'intellectuels, voilà qu'une plateforme d'unification de l'opposition est arrivée à maturité. Après analyse par des experts, cet avant-projet est finalisé sous forme de « plateforme politique de sortie de crise » approuvée par tous. Elle est soumise au pouvoir sous le plan ci-dessous :
Abrogation de l'état d'urgence.
Amnistie générale.
Création d'une commission nationale « vérité et réconciliation ».
Ouverture de pourparlers avec l'opposition signataire de la plateforme et d'autres courants politiques.
Déclaration solennelle du président de la République sur le respect de la démocratie, l'alternance au pouvoir et l'application des décisions sorties des discussions à venir.
Dissolution de l'assemblée nationale.
Election d'une assemblée constituante ou désignation d'un groupe d'experts indépendants pour la rédaction d'une nouvelle constitution proclamant la deuxième République.
Référendum sur la nouvelle Constitution.
Elections libres pour le renouvellement des institutions (présidentielle puis élections législatives et locales). Il demeure entendu que ni le Président en exercice ni aucun dauphin autoproclamé ne sera candidat à la future candidature suprême.
Démission officielle du Président et passation de pouvoirs avec le nouvel élu. Suite à ce cri de détresse des 2/3 du peuple et, toujours en songe, ce plan est accepté par le pouvoir dans sa forme comme sur le fond, après quelques retouches superficielles. Bien entendu, après avoir tourné et retourné la situation, tant nationale qu'internationale, analysé les causes du fiasco et du marasme actuels, tout le monde est arrivé au seul résultat logique : le changement de régime de manière pacifique, dans le strict respect des valeurs universelles des droits de l'homme et du droit des peuples à choisir librement leurs dirigeants. Ainsi, après quelques semaines de remise en question, de réflexion, le Président malade, dans un sursaut de grandeur, en grand homme d'Etat et grand visionnaire, accepte d'ouvrir des discussions sur la plateforme précitée. Après discussion dans une ambiance sereine, empreinte de franchise et d'honnêteté, l'accord est conclu. Il est total et sans appel et englobe la quasi-totalité des sujets discutés. Le Président réservera une déclaration à cet effet à l'occasion de l'anniversaire de la Fête de la révolution, le 1er Novembre prochain. A partir de cette date, le cauchemar, qui aura duré 45 ans, sera terminé pour le peuple algérien. Tout ce scénario fiction, devenu enfin réalité après cette date, se concrétisera les mois de novembre et décembre 2007. Au premier janvier 2008, l'Algérie se réveillera avec un nouveau Président, une nouvelle constitution, un nouveau parlement, de nouvelles assemblées locales. La démocratie aura triomphé. Il n'y aura ni vainqueur ni vaincu. La paix est enfin définitivement rétablie et l'unité nationale préservée. Le pays peut enfin se remettre sérieusement au travail, se développer et avancer afin d'atteindre le peloton de tête des pays émergents, compte tenu de ses potentialités humaines, de ses ressources et de sa position géostratégique en Afrique et dans le reste de l'ex-Tiers-monde. » Mais, amis lecteurs, tout ceci n'est qu'une projection d'un rêveur. Revenons donc à l'amère réalité et cultivons la culture de l'espoir afin de voir un jour — que nous espérons plus ou moins proche — la concrétisation d'un tel scénario de songe. Ce n'est qu'à ce moment-là que le cauchemar sera véritablement terminé.
L'auteur est cadre retraité


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