L'organisation du marché souffre d'insuffisances avérées, a noté hier le président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres. Un conseil consacré à l'examen et à l'adoption de plusieurs avant-projets de loi. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a en effet instruit le gouvernement à prendre les mesures idoines pour faire face aux différentes tensions qui se traduisent par la flambée des prix des produits de première nécessité. « C'est dans cette direction que devront être réorientées les actions du secteur. La maîtrise de l'organisation du marché qui souffre d'insuffisances avérées se traduisent par un foisonnement d'activités parasitaires et spéculatives. Il appartient au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer une meilleure régulation du marché et une organisation efficiente des activités commerciales », a affirmé M. Bouteflika dans son intervention devant les membres du gouvernement. Il incite, dans ce sens, l'Exécutif à renforcer les moyens et les instruments d'anticipation des situations pour prévenir les tensions en question. Le premier magistrat du pays a mis l'accent également sur la poursuite du développement de l'agriculture afin, dit-il, « de réduire progressivement la dépendance alimentaire du pays, notamment en matière des produits de large consommation ». Le Conseil des ministres a examiné aussi le dossier relatif à la classification et à la rémunération des fonctionnaires et agents publics et au dispositif juridique de mise en œuvre. Dans ce sens, cinq projets de décrets présidentiels ont été adoptés. Il s'agit du projet fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, du projet fixant les modalités d'attribution de la bonification indiciaire aux titulaires de postes supérieurs dans les institutions et administrations publiques, du projet modifiant et complétant le décret exécutif n° 90-228 du 25 juillet 1990, fixant le mode de rémunération applicable aux fonctionnaires et agents exerçant des fonctions supérieures de l'Etat, du projet de texte fixant le régime indemnitaire des fonctionnaires et agents publics exerçant des fonctions supérieures de l'Etat et de celui fixant les modalités de recrutement des agents contractuels. Intervenant à l'issue de l'examen de ce dispositif, le président de la République a, tout en rendant un hommage aux fonctionnaires, souligné que la revalorisation des salaires et les indemnités à travers l'application de la nouvelle grille devra être suivie d'un meilleur service public de l'institution administrative. Outre l'examen et l'adoption des projets de loi relatifs aux conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers et l'avant-projet de loi relatif à l'eau, le Conseil des ministres a endossé l'avant-projet de loi de finances 2008. Ce projet comporte plusieurs mesures sociales tendant à protéger le pouvoir d'achat des citoyens et l'encouragement de l'activité économique. « Les mesures fiscales proposées dans ce projet de texte sont orientées principalement en direction de la simplification des procédures fiscales, de la baisse de la pression fiscale, de l'encouragement de l'activité économique, du soutien à l'accès des ménages au logement et de la préservation de l'environnement », relève le communiqué du Conseil des ministres. Dans cet ordre d'idées, il est prévu une révision du barème de l'IRG par le relèvement du revenu non imposable de 60 000 DA à 120 000 DA/an. « Cette mesure allège la charge fiscale sur les bas et moyens revenus », explique le même communiqué. Une simplification des procédures fiscales, ajoute la même source, sera appliquée à travers la mise en place d'un régime au réel simplifié au profit des contribuables dont le chiffre d'affaires se situe entre 3 et 10 millions de dinars.