Photo : APS Par Faouzia Ababsa Le chef de l'Etat présidera aujourd'hui le Conseil des ministres qui sera consacré exclusivement à l'examen du plan d'action du gouvernement, lequel avait été instruit par Abdelaziz Bouteflika, dans une réunion précédente, au lendemain de l'adoption par les deux chambres du Parlement réunis de la révision de la Constitution, d'élaborer un plan d'action jusqu'en avril prochain. Aussitôt, le Premier ministre a mis en place un groupe de travail composé, entre autres, d'experts, pour la rédaction du document qui devait remettre sa copie la fin du mois écoulé. Ce qui fut apparemment fait. Le Conseil des ministres aura donc à examiner cette feuille de route qu'Ahmed Ouyahia présentera dimanche prochain devant la chambre basse du Parlement. Le président de la République portera toute son attention durant ce conseil aux pré-bilans des ministres, chacun dans son secteur, aux fins d'évaluer l'état d'avancement des projets lancés dans le cadre du programme de soutien à la relance économique. Il s'agit pour le chef de l'Etat de s'enquérir de manière précise de la capacité des différents secteurs à respecter les délais de livraison impartis aux différentes réalisations et autres infrastructures mises en chantier et qui couronneraient la fin de son deuxième mandat. Pour en revenir au plan d'action du gouvernement, notons qu'il comporte quelques volets, dont celui de l'accélération de la mise à exécution de la loi portant Charte pour la réconciliation nationale, à propos de laquelle le premier magistrat du pays n'a pas caché son mécontentement devant la lenteur qu'a prise ce dossier. Il est question également de proposer des mesures à même de lutter contre la corruption, avec la mise en place officielle de l'observatoire contre la corruption, dont le décret de création avait été pris depuis deux ans. Dans ce sillage, il semblerait que les pouvoirs publics sont décidés à venir à bout de l'évasion fiscale, le blanchiment et la corruption et ce, d'autant qu'une centaine de dossiers relatifs au blanchiment d'argent ont été recensés et traités par les services compétents, dont la commission de traitement du renseignement financier, présidée par Abdelmadjid Amghar. Le programme d'action du gouvernement se propose d'établir une taxe unique pour les importateurs et leur faire obligation d'exécuter leurs transactions par le biais de chèques bancaires. A ce propos, il faut rappeler que la disposition incluse par la loi de finances faisant obligation d'exécuter toute transaction d'un montant de 50 000 DA et plus par le biais de chèques a été mise au placard. Le motif invoqué par les responsables est que la mesure était prématurée, en ce sens que le marché algérien n'était pas encore organisé, notamment celui du gros. Le plan d'action évoque également l'accélération des chantiers, avec en prime la rationalisation des dépenses publiques pour éviter le gaspillage et les détournements, surtout que ce sont des sommes astronomiques qui ont été dégagées pour plusieurs secteurs, dont les travaux publics qui se taillent la part du lion, mais aussi l'hydraulique, l'habitat… La justice n'est pas en reste, tout comme le renforcement de la formation des fonctionnaires, des auxiliaires de justice, en plus de ceux des services de sécurité. Cela dans le cadre de la modernisation des différentes institutions de l'Etat. Dans ce sens d'ailleurs, le gouvernement prévoit le lancement de la carte d'identité nationale et du passeport biométriques. Ce plan d'action, qui sera examiné aujourd'hui, devra passer le test des deux chambres du Parlement, avec l'éventualité que les élus de la nation apportent des correctifs ou des propositions.