Le vrai défi de l'environnement est de permettre ou d'adjoindre à chaque entreprise sur le territoire national à avoir une politique écologique. C'est bon pour l'environnement mais il l'est également pour elle. Ou, du moins, pour ses comptes. Aux fins de pallier l'absence d'audit ou de connaissances environnementales, le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et du Tourisme a fait le pari de former des pédagogues sur le thème de l'environnement et de capitaliser leur savoir pour le prodiguer, par la suite, à d'autres. C'est ainsi qu'au centre de formation de Blida mais aussi de Bougara, certains formateurs de l'institut de la formation professionnelle ont pu acquérir un enseignement fort en pratique et riche en connaissances lors d'un stage en Allemagne. Ces formateurs appelés « formateurs ressources », puisqu'ils ont pour charge de redistribuer la somme de connaissances apprises, sont à l'origine de quantité de stagiaires formés sur le thème générique de l'environnement. Depuis environ cinq ans que le projet a été initié par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement en collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle, de nombreux étudiants ont profité de l'éducation environnementale. L'exemple de Blida et de Bougara Environ 109 étudiants ont été formés à l'institut de Bougara pour un brevet de technicien supérieur, et ce, depuis le lancement de ce nouveau type de formation. Son directeur, Bouzar Mohamed, explique : « Depuis l'acquisition du laboratoire du contrôle de la qualité, l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle en industrie a eu pour ambition de devenir le partenaire incontournable dans le domaine de l'agroalimentaire. » C'est dans cette optique nouvelle de mutation économique que l'établissement a revu sa carte pédagogique pour mieux se positionner par rapport à la sphère socio-économique. Ainsi, figurent parmi les spécialités enseignées dans la formation résidentielle des programmes tels que le contrôle de la qualité agroalimentaire, le traitement de l'eau, la maîtrise et l'économie de l'eau, l'environnement et la propreté, mais il reste à souligner que chacune de ces spécialités se subdivise en différents programmes. En effet, concernant les métiers de l'eau et de l'environnement, on peut retrouver des spécialités telles que l'hydraulique, option hydrologie, exploitation des stations de pompage et des réseaux de distribution d'eau potable, l'hydrogéologie, l'exploitation des stations de traitement. La formation de gestion de déchets ne devrait plus exister, cette année, vu le peu d'enthousiasme rencontré par les étudiants pour cette formation. Pourtant, cette filière qui étudie l'ensemble des étapes liées à la gestion des déchets, de sa production à sa collecte, mais également son élimination et son traitement, devait servir à intervenir au niveau des centres d'enfouissement technique. Un secteur qui a le vent en poupe depuis l'abandon progressif des décharges publiques. L'absence de reconnaissance Parallèlement à la richesse des enseignements prodigués auprès de jeunes étudiants qui devront, au cours de 36 mois de formation, accomplir 6 mois de pratique sur le terrain, les collectivités locales et l'ensemble des entreprises algériennes ne connaissent pas l'existence de ces formations. En plus d'une communication inexistante, bien souvent les étudiants fraîchement diplômés s'en vont seuls dans la nature à la recherche d'un emploi que tout le monde croit inutile. Pire, le ministère de la Formation professionnelle n'a toujours pas accordé de statut à ces étudiants de l'environnement de la branche de la gestion des déchets, ni de nomenclature, ce qui n'est pas pour encourager les collectivités locales à les employer. « Ce que nous aimerions, affirme le directeur de l'institut de Blida, Yousfi Ahmed, est que l'ensemble des opérateurs économiques puissent nous joindre et nous communiquer leurs attentes. Ainsi, nous formerons nos stagiaires en fonction de ce que le marché attend. » Le pédagogue rencontré à Blida, El Aichi Abderahim, se félicite de l'aide apportée par les Allemands dans la formation mais reconnaît son impuissance face à l'absence de débouchés. Le directeur de l'institut de Bougara affirme, par ailleurs, que les entreprises disposent de leur propre filière de formation alors que les instituts ne demandent pas mieux que d'intervenir dans la formation des cadres de ces entreprises, à condition pour cela d'en discuter et de communiquer. Pourtant, de nombreux rapports font état du grand vide concernant les agents sur le terrain.