Les chercheurs algériens n'ont pas à rougir de leur niveau. Comparés à d'autres scientifiques d'autres pays, ils s'en sortent brillamment. Pour Meriem Bedjaoui, vice-recteur de l'université d'Alger, chargée des échanges interuniversitaires et du perfectionnement des enseignants à l'étranger, l'enseignement supérieur est en pleine mutation. Depuis quand existe le vice-rectorat et quelle est sa mission ? Le vice rectorat a été créé fin 2005 avec pour missions : les relations extérieures, la coopération, l'animation et la communication, les manifestations scientifiques, les échanges interuniversitaires et le perfectionnement des enseignants à l'étranger. Seules six universités en Algérie sont dotées d'une telle unité. De quelle manière aide-t-il les chercheurs, qu'ils soient déjà enseignants ou encore étudiants ? En prospectant à l'étranger pour qu'ils puissent partir un moment en étant pris en charge. Nous assurons, par exemple, le suivi des 560 enseignants, en phase finale de thèse, qui ont bénéficié d'une bourse pour partir dans le pays de leur choix entre 1 an et 18 mois, pris en charge par un co-encadreur dans le pays d'accueil. Nous avons aussi des étudiants en sciences commerciales et pharmacie— des filières déficitaires en encadrement — qui viennent de partir pour la Chine. Ils vont y rester quatre ans et suivront la première année des cours de langue chinoise. Majors de leur promotion, ils ont, en général, obtenu le bac avec la mention bien, et ont été ensuite sélectionnés par concours. Mais nous recevons aussi des étudiants étrangers. Pour la troisième année, ils viennent dispenser des cours de coréen, italien, portugais ou turc dans des modules optionnels. Le niveau des scientifiques algériens n'est donc pas si mauvais, comme certains le prétendent ? L'université algérienne, marginalisée depuis des décennies, est en pleine mutation. Le ministère de l'Enseignement supérieur débloque un budget colossal pour la formation des enseignants et nos étudiants qui partent à l'étranger s'en sortent brillamment. Pour preuve, nos étudiants sélectionnés pour suivre un mastère « Femme, formation et emploi » dans le cadre d'un projet européen impliquant plusieurs étudiants de différents pays méditerranéens, du Maroc à la Jordanie, sont tous sortis avec une mention A.