Devant le crime et la dépravation, point de dissimulation d'une réalité sociétale souvent loin des standards de pureté qu'elle se donne. Viol, acte contraire à la décence, attentat à la pudeur, inceste sont autant de maux qui existent bel et bien dans cette société qui refuse de regarder en face ses défauts, se cachant derrière un conservatisme aux œillères résistantes. De tous les crimes, le viol est celui qui laisse une empreinte indélébile chez la victime. A la fois une atteinte physique, le viol est aussi une souillure psychologique qui accompagne la vie de la victime, qui demeure prisonnière de cet acte abject et condamnable tant qu'elle n'aura pas exorcisé son mal. C'est dire que cette forme de criminalité requiert un combat sans merci contre ses auteurs qui en usant de violence font aussi preuve de lâcheté et de vilenie pour ne citer que ces deux adjectifs qui sont encore loin de décrire la gravité de l'acte de viol. Dans une nouvelle étude sur le phénomène du viol en Algérie, les services de la Gendarmerie nationale révèlent que ce crime connaît une courbe ascendante. Ainsi, durant les huit premiers mois de l'année en cours, le nombre de cas de viol commis a atteint le chiffre alarmant de 246 affaires traitées contre 241 autres durant la même période de l'année 2006. Cette dernière ayant enregistré 316 cas contre 307 en 2005. A la faveur des enquêtes établies, il est fait état de 239 personnes écrouées pour viol dont 7 mineurs inculpés et 157 adultes âgés entre 18 et 28 ans durant l'année en cours. Les statistiques de l'étude dévoilent que la catégorie de violeur la plus importante en nombre est celle des sans-emploi. Ils sont d'ailleurs pas moins de 255 auteurs de viol qui sont sans emploi contre 13 salariés, 7 autres de profession libérale, et 9 fonctionnaires. Du côté des victimes, il est souligné dans la même étude que le nombre de cas de viol peut largement dépasser les chiffres annoncés à cause du refus de certaines victimes de porter plainte, bloquées soit par le préjudice psychologique, ou par le poids des tabous, ou même de l'aveu de la Gendarmerie nationale par la complexité de la procédure judiciaire. Nécessitant une protection à la fois juridique et psychologique, la femme violée en Algérie est doublement victime, d'abord du violeur lui-même, et de l'omerta imposée par une société rongée de non-dits et de préjugés. 169 femmes victimes de viol ont été recensées durant les huit premiers mois de l'année 2007 avec une légère différence par rapport au nombre de mineurs victimes de viol en 2006. Elles sont donc 88 mineures violées en 2007 contre 96 victimes en 2006, alors que le nombre de femmes violées âgées entre 18 et 28 ans a été respectivement estimé à 59 en 2006 et 50 en 2007. 19 femmes âgées entre 29 et 40 ans ont été violées en 2007 contre 12 autres âgées de plus de 40 ans. La répartition géographique des cas de viol place la wilaya de Mostaganem en pole position avec 15 affaires, suivie d'Oran avec 14 cas, contre 12 affaires traitées à Sétif et Chlef et 10 autres à Alger. Même si ce classement reflète une période de l'année, il est à noter que ce sont les mêmes wilayas à caractéristique urbaine et à forte densité humaine qui reviennent dans le classement des cas de viol. Les statistiques de l'année 2006 révèlent que le nombre de viol a atteint 316 cas contre 307 en 2005. Si la wilaya d'Oran était en tête du classement en 2006 avec 37 affaires, les wilayas de Tlemcen, Constantine, Alger, Tiaret et Bouira présentent une tendance forte pour la délinquance sexuelle. 847 affaires d'atteintes sexuelles en neuf mois Les statistiques de la Gendarmerie nationale enregistrent 847 affaires liées aux atteintes sexuelles traitées durant les neuf premiers mois de l'année 2007. Si le viol arrive en première position avec 169 femmes violées, l'attentat à la pudeur et violence sur mineurs des deux sexes arrivent juste derrière avec 149 cas. Les femmes et les mineurs sont souvent pris pour cibles par les criminels et pervers de tous genres qui trouvent en eux des proies faciles et sans défense.