Le représentant de la compagnie de réassurance britannique, United Insurance Brokers (UIB), Mounir Kabban, a indiqué, hier à Alger lors d'un séminaire organisé par la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR), que beaucoup d'entreprises étrangères trouvent des difficultés à transférer l'argent des indemnisations que leur octroient les compagnies d'assurances. Selon lui, il s'agit d'un problème spécifique à l'Algérie dont la loi régissant le secteur des assurances interdit aux entreprises étrangères de contracter des polices autre qu'en dinar algérien. « Certes, ce transfert peut se faire sur autorisation de la Banque d'Algérie, mais la procédure peut s'étaler sur plusieurs mois, voire une année », a-t-il souligné. C'est la raison pour laquelle, certains gros constructeurs étrangers opérant en Algérie préfèrent souscrire illégalement à une double police, dont une à l'étranger, sans pour autant la déclarer officiellement, explique encore le représentant de l'UIB. « Ce sont de grandes sommes d'argent et des primes qui échappent aux autorités » à cause de cette rigidité dans le contrôle de change, affirme le même responsable. M. Kabban ne manquera pas de préciser qu'il s'agit d'indemnisations importantes dont la valeur peut atteindre les 50 millions de dollars. Il dira à cet effet que les programmes d'assurance auxquels ces compagnies étrangères souscrivent sont très complexes du fait de l'énormité des projets, de plus en plus complexes, entamés en Algérie. « Il est temps de trouver une solution pour ces compagnies qui trouvent du mal à transférer leur argent », souligne le courtier. Selon lui, les pouvoirs publics devraient revoir les textes de loi et autoriser les compagnies algériennes d'assurance de payer leurs clients directement à l'étranger, « à l'image de ce qui se fait dans plusieurs pays arabes, comme la Libye ou les pays du Golfe ». Notons par ailleurs que le séminaire organisé par la Caar a eu pour thème « Chantiers du rail et assurance ». Les risques essentiels auxquels les maîtres d'ouvrage de chantiers de rail ou les maîtres d'œuvre sont exposés sont essentiellement les effondrements de tunnels, les inondations, les tremblements de terre et les incendies. La somme assurée est la valeur estimée du chantier achevé, y compris les matériaux, les salaires, le transport, les droits et taxes des douanes. Un chiffre d'affaires de 7,5 milliards de dinars a été réalisé par la Caar durant l'exercice de 2006. Avec un résultat net de 380 millions de dinars, la compagnie table pour l'année en cours sur un chiffre d'affaires en progression estimé à 8,2 milliards de dinars.