L'Algérie consacre un budget de 1592 millions de dinars au Programme national du sang qui s'étale sur la période 2006-2009, a indiqué le directeur général de l'Agence nationale du sang, le professeur Kamel Kezzal. A l'occasion de la Journée nationale du don et des donneurs de sang, « le Programme national du sang, pour lequel une enveloppe de l'ordre de 1592 millions de dinars est dégagée par l'Etat, vise l'amélioration de la collecte du sang, la préparation des produits sanguins, le contrôle et la distribution du sang au niveau national », a précisé le Pr Kezzal, dans le cadre de ce programme mené en collaboration avec la Fédération algérienne des donneurs de sang, 12 centres de transfusion sanguine au niveau régional sont réalisés, ajoutant que 36 autres seront « réhabilités ou mis à niveau ». « L'objectif étant de disposer d'un centre de transfusion, au minimum pour chaque wilaya », a encore expliqué le Pr Kezzal, soulignant que ce programme prévoit aussi l'acquisition de véhicules de collecte et de transport de sang au niveau de l'ensemble des wilayas ainsi que les équipements de séparation des composants du sang », a-t-il dit. « Le taux de séparation du sang a décuplé en dix ans, passant de 10%, il y a une dizaine d'années, à 75 % en 2006 pour atteindre les 100% en 2009 », a ajouté le Pr Kezzal. L'autre objectif que compte concrétiser l'agence et la fédération consiste, selon le Pr Kezzal, en « la suppression des dons familiaux pour encourager les dons volontaires », faisant remarquer qu'actuellement, 60% des dons sont familiaux, 20% des bénévoles et les 20% restants se font en contre-partie.Tout en soulignant qu'un total de 335 000 dons de sang (une seule pochette contenant 450 centilitres) a été enregistré en 2006 au niveau national, il s'est « félicité » du fait que les dons de sang familiaux « soient supprimés » dans les wilayas de Bouira, Annaba et Constantine, grâce, a-t-il dit, « à la sensibilisation de la population ». Le Pr Kezzal a estimé que les ministères des Affaires religieuses et des Wakfs, de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont un rôle dans l'incitation des gens à offrir un peu de leur sang. A cet égard, il s'est félicité du travail entrepris au niveau des mosquées durant la période du mois de Ramadhan dont la collecte du sang est meilleure, comparativement à celle des années précédentes. S'agissant des éventuels risques pouvant intervenir lors de la transfusion sanguine, un médecin a rassuré que « le donneur de sang est préalablement ausculté » et que « son sang est, par la suite, analysé, ce qui permet à ce donneur de bénéficier d'un bilan médical gratuit, car, a-t-il ajouté, s'il a une pathologie, il sera immédiatement orienté ». De son côté, le secrétaire général de la Fédération algérienne de donneurs de sang, Kaddour Gherbi, a souhaité que « les pouvoirs publics puissent aider davantage sa Fédération qui ne bénéficie que des subventions du ministère de la Santé ». Intervenant, jeudi, lors de la cérémonie de remise des prix aux donneurs de sang, organisée par la Fédération algérienne des donneurs de sang à Boumerdès, Amar Tou a annoncé que l'opération de « séparation du sang en globules rouges, globules blancs, plasma et plaquettes, actuellement effectuée à seulement 75%, sera réalisée à 100% en Algérie à l'horizon 2009 ». Il a déclaré que l'Algérie œuvre actuellement à la concrétisation d'un objectif fondamental complémentaire à cette première opération, qui consiste dans le fractionnement des produits sanguins obtenus dans l'opération de séparation. Cet objectif, a-t-il ajouté, est réalisable grâce à la coopération algérienne avec certains pays, notamment Cuba qui assistera l'Algérie dans la réalisation d'une usine spécialisée et dans le transfert technologique. Ce projet permettra, a-t-il indiqué, d'offrir au malade algérien les molécules de sang dont il a besoin, tout en préservant celles que l'on perd actuellement, faute de moyens. Le même programme prévoit également la formation, à l'étranger et en Algérie, de personnels spécialisés dans la transfusion sanguine, l'organisation de sessions et stages au profit des corps médical et paramédical, la réalisation d'un laboratoire national de référence de sang et la couverture de l'ensemble des wilayas du pays par des centres et des camions de collecte du sang.