Les patients nécessitant une transfusion sanguine ne seront plus dans l'obligation de faire appel à des membres de la famille. Le nombre de dons de sang effectué à l'échelle nationale a atteint 384.450 en 2008, soit une moyenne de 11,1 dons pour 1000 habitants. Ce geste pour la vie fait apparaître un accroissement significatif du nombre de donneurs qui a augmenté de 4,38% comparativement à l'année 2007. Cependant, si l'on considère que chaque don effectué représente entre 200 et 500 cm3 de sang, le volume total n'atteindra seulement 150 litres annuellement. L'on est en droit de s'interroger si une telle collecte est suffisante pour subvenir aux besoins sans cesse croissants de ce précieux liquide que nul ne peut pourvoir hormis l'être humain. En effet, les catastrophes qui surviennent dans le pays, ajoutées aux nombreux accidents notamment ceux de la route, font ressentir le besoin de puiser dans les stocks de sang disponibles au niveau des hôpitaux. Quoique encourageants, les chiffres communiqués hier par l'invité du forum d'El Moudjahid, le professeur Kamel Kezzal, directeur général de l'Agence nationale du sang (ANS) à l'occasion de la célébration, le 25 octobre courant, de la Journée nationale des donneurs de sang, engendrent des interrogations et alimentent l'incertitude, voire une certaine inquiétude. Etaient également présents, le président actuel de la Fads, Kaddour Gherbi et le premier président et fondateur, Ouhadda Chérif. Cette journée, instituée en 2006, correspond également à la date de création de la Fédération algérienne des donneurs de sang. Selon Kezzal, près de la moitié des dons (41%) provient de donneurs familiaux dont le taux avait atteint en 2008, 51%. Le reste provient de donneurs réguliers (27%) et de donneurs occasionnels (32%). Plaidant pour une véritable culture du don de sang afin d'arriver à l'autosuffisance, le professeur Kezzal a estimé que toutes les institutions de l'Etat sont concernées par cet acte humanitaire, notamment les ministères des Affaires religieuses, de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur. Faisant un état des lieux de ces collectes, Kezzal a rappelé que plus de 10.000 dons avaient été enregistrés en janvier dernier pour Ghaza. Il a aussi indiqué, qu'outre les 12 cliniques mobiles gérées par la Fédération algérienne des donneurs de sang, 21 véhicules de collecte sont répartis à travers 24 wilayas. Soulignant que «l'objectif est d'arriver à avoir au moins un véhicule de collecte pour chaque wilaya», il a indiqué que l'autre but réside en la suppression des dons familiaux ou tout au moins à leur réduction en essayant de collecter plus de dons bénévoles. Il est impossible, en effet pour un futur opéré de se procurer du sang «familial» qu'on lui réclame alors que les siens se trouvent ailleurs que sur les lieux de l'hospitalisation. Nombre d'actions ont été menées dans le cadre du programme national du sang. Le coût de la mise en oeuvre de ce plan d'action avait déjà été évalué en 2008 à 1,6 milliard de dinars. Ainsi, 12 nouveaux centres sophistiqués de transfusion sanguine indépendants des hôpitaux, a insisté Gherbi le président de la Fads, sont programmés dans chaque wilaya par le plan quinquennal 2009/2014. En matière de formation ou de mise à niveau, des médecins algériens bénéficient de la coopération avec les pays du Maghreb, Cuba, France et Belgique. Chaque année, 10 médecins sont en formation dans la science du sang en France. Actuellement, six d'entre eux s'y trouvent pour formation dans la perspective de diriger les centre nationaux de transfusion sanguine qui vont être implantés. Ces centres, rappelle-t-on, viendront s'ajouter aux 226 structures existantes.