A l'aube de l'année 2004/2005, rares étaient ceux qui avaient misé sur le système licence master doctorat (LMD), mis en œuvre pour la première fois à l'échelle de tous les campus de l'université Mentouri de Constantine. En ce temps-là, les étudiants, orientés vers ce nouveau système, n'avaient pas hésité à monter au créneau pour manifester leur grogne et leur rejet. Depuis, les choses ont, semble-t-il, évolué et le regard porté sur ce système a manifestement changé. A ce jour, ils sont 17 178 étudiants à avoir emprunté cette voie. Dans ce lot, les avis sont partagés, mais dans l'ensemble l'ambiance est au beau fixe dans la perspective de passer avec succès les trois caps de ce système, et terminer avec un doctorat en poche. Au plan chiffré, au terme de ces trois années d'existence, la première cuvée de licenciés a vu le jour, et 599 sont inscrits en 1ère année de master, second pallier de ce système. En outre, 9 050 étudiants sont inscrits en première année LMD, 5 968 en deuxième année et 1 561 en troisième année. Globalement, le plus gros des effectif est signalé au niveau des filières de technologie, qui comptent 3 344 étudiants inscrits, suivies des lettres arabes et des sciences économiques et de gestion créditées, respectivement de 2 468 et 2 117 étudiants. Une forte demande. A ce propos, Abdelhamid Djekoun, recteur de l'université Mentouri, dira : « Il est clair que les étudiants se sont rendu compte avec le temps que la mise en place du système LMD les engageait dans une dynamique innovante, exigeant de l'université la définition d'une autre vision, visant à en faire un espace où chaque formation est conçue pour donner à chacun le savoir, le savoir-faire et le savoir être. Des principes qui définissent, pour chaque palier de ce système, le niveau des connaissances, des compétences et des capacités d'adaptation à acquérir pour construire un avenir professionnel et répondre à l'évolution des métiers et à la demande du marché de l'emploi. En d'autres termes, l'université pourrait être l'académie de la petite et moyenne entreprise, car elle ambitionne d'être un lieu d'apprentissage et d'accompagnement pour la création d'entreprises » . Dans cette optique censée, selon notre interlocuteur, conjuguer formation, recherche et développement, il est permis de croire à une université « où se construisent et se développent des activités technologiques et industrielles, lui donnant de ce fait le statut d'animateur de pôles de compétitivité et d'excellence. Concrètement, il s'agit dorénavant, pour l'université, d'exploiter toute opportunité lui permettant d'élargir ses espaces pédagogiques et scientifiques aux entreprises et institutions sociopédagogiques, et d'en faire les domaines de son expansion en vue de transformer le couple université/entreprise en un atout majeur, à savoir réussir l'insertion professionnelle de ses diplômés ».