L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a été paralysée, hier, par un mouvement de grève auquel a appelé la Coordination locale des étudiants (CLE) et qui a été massivement suivi à travers toutes les facultés. La journée de grève a été marquée par un rassemblement tenu au campus de Hasnaoua et lors duquel les étudiants ont réitéré leurs revendications. Sur le plan pédagogique, les membres de la CLE demandent la suppression du système LMD (licence-master-doctorat), qu'ils qualifient d'« une forme de privatisation de l'université ». A cet égard, ils affirment que des centaines de nouveaux bacheliers, orientés vers le LMD, ont préféré passer une année blanche. Pour faire aboutir cette revendication, la CLE mise sur l'élargissement de la protestation en faisant adhérer les autres universités à travers le pays et le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), invités à ouvrir un débat profond sur le système LMD, rejeté même en Europe. Au chapitre des conditions de vie dans les cités universitaires, les représentants de la CLE dénoncent le climat d'insécurité qui règne dans les résidences de Tizi Ouzou, en citant l'exemple de l'incident de la semaine dernière où des extra-universitaires ont accédé à la résidence de jeunes filles de Bastos et ont failli agresser des étudiantes. Dans la même cité, les étudiants ont aussi fait état de la mauvaise gestion en affirmant que 6000 repas seulement sont servis par jour pour 18 000 étudiants. Les contestataires évoquent aussi la corruption qui caractérise la gestion des œuvres universitaires. En conséquence, le départ du recteur, du directeur de l'ONOU et des cités universitaires est revendiqué par les étudiants de l'UMMTO de Tizi Ouzou.