Les enseignants de tamazight de la wilaya de Béjaïa viennent témoigner à travers leur association, Tidmi, leur solidarité avec leurs collègues de la wilaya de Bouira en grève de la faim depuis samedi et se disent prêts pour « une action d'envergure nationale pour régler définitivement les problèmes vécus et subis par les enseignants depuis quatorze années ». La déclaration que Tidmi vient de rendre publique est une occasion pour les enseignants de tamazight de se plaindre du peu d'intérêt que leur prête la tutelle. Sortis d'un séminaire tenu les 24 et 25 octobre, les enseignants s'interrogent d'abord sur la finalité d'une telle rencontre organisée par le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (CNPLET) et croient déceler des « objectifs inavoués » derrière le questionnaire qu'avait distribué récemment cet organisme dépendant du ministère de l'Education nationale. Le questionnaire a adopté un axe de recherche où l'enseignant de tamazight est sondé, entre autres, sur la langue utilisée en classe, en famille, entre collègues, avec une personnes d'un certain niveau intellectuel, un monologue... Au niveau local, l'association reproche à la direction de l'éducation de n'avoir tout simplement pas la volonté de prendre en charge les problèmes soulevés, notamment celui relatif aux cartes scolaires et postes budgétaires et qui « se pérennise et s'accentue d'année en année ». L'association en veut pour preuve de ce qu'elle qualifie d'« incompétence avérée, de laisser-aller total, d'anarchie généralisée » l'exemple, entre autres, de cette école à 14 divisions pédagogiques avec un seul poste budgétaire. Les enseignants ne demandent rien de plus que l'application de la circulaire ministérielle n°426 du 24 mai 2007.