Les dirigeants du Mouloudia ont rendu un vibrant et émouvant hommage à leur désormais ex-coach Enrico Fabbro et à ses deux collaborateurs, Foglia Gianluca et Azzone Vito, vendredi dernier, au Sheraton, Club des pins. Ont pris part à cette cérémonie d'adieu la plupart des joueurs (Hamadou et Younès manquaient à l'appel ), le bureau directeur du club, à sa tête le président Karcouche ainsi que Zenir, qui, désormais, a été chargé d'assurer la vacance du poste. Pour Sid Ahmed Karcouche, très ému, « cette séparation à l'amiable constitue pour lui un moment difficile, car Fabbro est un homme d'honneur, et il nous a fait un joli cadeau en nous offrant le trophée de la Supercoupe, un challenge qui lui tenait particulièrement à cœur. Cela a permis de rassurer les Vert et Rouge de la famille mouloudéenne qui est une famille de cœur », dira-t-il en substance. A son tour, le coach Fabbro a souhaité parler en italien. « Pour que l'on comprenne bien le fond de ma pensée », précisera-t-il, aidé dans la traduction par une journaliste italienne. « Je commence une expérience et je la termine, et c'est dommage pour un entraîneur », dit-il, et de poursuivre : « Je savais à l'avance que le Mouloudia est un club difficile et dans ce chapitre-là, je demanderais à ses dirigeants de mettre de côté leurs problèmes personnels et de placer l'intérêt du club avant tout. » Et tel un reproche, il ajoutera : « J'apprécie et j'accepte les critiques mais pas les comportements incorrects. » Le Mouloudia est un grand club avec une grande histoire, « mais selon vous, quel est le véritable Mouloudia ? Celui qui a joué contre la JSK ou celui qui a joué contre l'ESS », questionnera-t-il les dirigeants. Et répond lui-même : « Je pense bien que c'est celui qui a battu Sétif. » Enfin, il admet : « Il est difficile de faire la fête dans ces moments d'adieu », pourtant, confiera-t-il : « J'ai déployé beaucoup d'efforts pour me faire comprendre, hélas ! » Il conclut : « Mon expérience en Algérie m'a permis de découvrir et d'aimer ce pays que je connaissais peu et d'aimer le Mouloudia et ses supporters qui, même avec 5 DA en poche, n'hésitaient pas à faire de longs déplacements pour voir leur équipe. » « On a connu des hauts et des bas avec Fabbro, mais plus de hauts que de bas », confessera Fayçal Badji, tout en avouant : « Il est difficile de se séparer d'un entraîneur et je vous remercie en tant que capitaine d'équipe », ajoutera-t-il dans son très court speech. Quant au témoignage de Adnane Khaled, président de la section football, il se résumera à : « Avec Fabbro, qui, je le souligne, a été recruté après une étude minutieuse de son C.V, nous avons vécu des moments difficiles mais aussi des moments de joie. Chez Fabbro, j'apprécie surtout le fait qu'il n'ait toléré à personne de s'immiscer dans les affaires techniques et en ce qui nous concerne, nous avons adopté la même attitude et pour cela, je regrette sincèrement son départ. » Enfin, le dernier intervenant de la famille mouloudéenne, Abdelwahab Zenir, a appelé « les dirigeants à faire le maximum pour créer un climat de sérénité à même de favoriser le travail des techniciens pour un rendement meilleur de l'équipe. A qui le tour, demain ? », lancera-t-il en direction de l'assistance. Et d'insister : « Il faut laisser travailler un entraîneur ! » Signalons, enfin, qu'avant la petite collation, il a été remis à Fabbro « un diplôme de reconnaissance », ainsi qu'un tableau où il figure aux côtés du président de la République, lors de la victoire en Coupe d'Algérie, et du onze mouloudéen.