Compromis n Le deal passé entre la direction du Mouloudia d'Alger et l'entraîneur italien, Enrico Fabbro, n'aura duré qu'une semaine. Il était question d'avoir le temps de préparer et de disputer la finale de la prestigieuse Supercoupe d'Algérie 2007 qui a fini par sourire au Doyen. Et de quelle manière : un 4 à 0 mémorable, avec l'art et la manière, devant le champion d'Algérie et champion arabe des clubs, l'Entente de Sétif. Malgré ce succès, l'appel du public qui n'a pas cessé de scander «Djeïch, chaâb, maâk ya Fabbro» et le souhait de la plupart des joueurs dont Younès qui, dès le premier but, se dirige vers son entraîneur pour l'embrasser, le divorce est consommé et la direction a entériné la démission présentée, il y a une semaine, par le technicien transalpin, soit le soir de la défaite en championnat contre la JS Kabylie (0 à 2). Pourtant affublé d'homme d'honneur et de technicien compétent par le président du Mouloudia en personne, Sid-Ahmed Kercouche, Fabbro quitte la barre technique pour des raisons qu'il qualifie de «politiques». Il dira à ce sujet d'ailleurs : «Il y a beaucoup de difficultés au Mouloudia, dont cet environnement très délicat et malsain qui pèse sur la vie du club et tous ces problèmes politiques entre la direction et l'opposition qui empêchent toute sérénité. Si j'ajoute à cela les problèmes liés à l'outil de travail, c'est-à-dire le terrain d'entraînement dont le club ne peut disposer de façon permanente et une programmation catastrophique du championnat, je préfère partir.» Après onze mois de présence sur le banc du MCA et en une phrase, Enrico Fabbro a réussi à mettre le doigt sur ce qui empoisonne la vie de ce club et l'empêche de retrouver sa stabilité, seule condition pour bâtir une équipe capable de reconquérir les titres. De son côté, le président Kercouche reconnaît avec regret les raisons qui ont poussé son club à se séparer à l'amiable avec Fabbro, soit un environnement qui ne lui convient plus et toutes les difficultés liées à l'outil de travail. Mais ne sont-ce pas là les mêmes problèmes que rencontrera n'importe quel autre entraîneur qui viendra reprendre les rênes du club ? Ce qui est certain, c'est que Fabbro, que la direction du club a honoré hier en lui organisant une petite cérémonie d'adieu à l'hôtel Sheraton Club-des-Pins, laisse l'équipe dans un moment de joie, mais en même temps crucial car son successeur devra prendre le temps nécessaire pour connaître les joueurs et mettre en place ses plans de bataille.