Les pouvoirs publics ont décidé ces dernières années de combler le déficit en matière d'infrastructures éducatives dans la commune d'Aït Yahia Moussa. A cet effet, des enveloppes financières colossales ont été dégagées. Ainsi, cette commune disposera dorénavant d'un lycée, de quatre CEM et d'une dizaine d'écoles primaires répartis sur un territoire de plus de 70 km2. Néanmoins, de nombreux problèmes de différents ordres sont signalés ici et là par les associations de parents d'élèves. Concernant le ramassage scolaire, les écoliers les plus chanceux rejoignent leurs établissements par des moyens de transport inadéquats à savoir des camions aménagés de type K66, conçus normalement pour le transport de marchandises. D'autres continuent à parcourir de longs trajets. C'est le cas des élèves de l'école primaire des Frères Battatache du village Tachtiouine où des enfants en bas âge arpentent quotidiennement à pied une distance d'environ deux kilomètres, été comme hiver. Ce qui, sans aucun doute, influe négativement sur leurs études. D'ailleurs, en cette période de pluies, des enfants préfèrent rester chez eux que d'aller à l'école complètement mouillés. Côté restauration, plusieurs établissements sont dépourvus de cantines scolaires. Celles qui existent sont incapables de satisfaire la demande. A l'école primaire du chef-lieu de la commune, les écoliers se débrouillent eux-mêmes. Chaque jour à midi, on voit des centaines d'enfants se bousculant devant les boutiques pour acheter quelque chose à manger. Souvent une baguette de pain et un petit morceau de cachir ! La même situation est vécue par les élèves du CEM d'Ighil Mouho où les collégiens sont livrés à eux-mêmes. Par ailleurs, les lycéens de la région continuent toujours d'être acheminés vers les établissements de Draâ El Mizan, dans l'attente de l'ouverture du lycée en construction et dont la livraison était normalement prévue pour l'année écoulée. Un autre problème plus compliqué que les précédents se pose au niveau du nouveau CEM de Tizra Aïssa, dont l'inauguration est annoncée pour ce mois de novembre. De type base 4 et d'une capacité de plus de 700 places pédagogiques, ce projet d'envergure risque d'être compromis. En effet, les parents d'élèves des villages d'Ighil Bir et d'Aït Houelhadj refusent le transfert de leurs enfants de l'ancien CEM sis au chef-lieu vers celui de Tizra Aïssa. Les raisons invoquées pour justifier ce refus sont claires. « Les meilleurs conditions de scolarité existent là où ils sont actuellement ; la sécurité, le transport, la restauration, etc. Pourquoi donc perturber la scolarité de mon fils en lui changeant d'établissement ? », argue ce parent d'élève. Pour rappel, cette décision a été prise avant même le lancement du projet, selon des indiscrétions, à cause de sa mauvaise implantation que les comités des deux villages ont vivement critiquée. Un membre du comité de village d'Ighil Bir affirme : « Nous avions informé les responsables auparavant de cette situation, mais ils ont fait la sourde oreille », a-t-il déclaré. Cependant, c'est le même avis qui a été exprimé lors du choix du terrain quant à la réalisation du lycée. En effet, ce dernier est en construction au milieu d'une forêt et à un jet de pierres de Oued Ksari. L'été dernier, rappelle-t-on, trois terroristes ont été abattus non loin de ce même lycée. En fait, cette réalité démontre clairement l'absence d'aucune concertation et consultation avec la société civile de la région afin de la faire participer à la gestion de la commune.