Espoir n les habitants de tous les villages de la commune attendent beaucoup des pouvoirs publics. Outre les difficultés liées à la nature de la montagne (massifs et reliefs accidentés), les citoyens font face quotidiennement à de multiples corvées. Pour une simple auscultation médicale, le citoyen habitant l'un de ces villages doit parcourir au moins dix kilomètres pour se rendre à l'unique centre de soins sis au chef-lieu de la commune. Cette distance peut être plus importante, et pourrait atteindre 25 à 30 kilomètres, si le patient veut faire un bilan de santé. Le centre de soins, qui ne dispose ni d'un bloc pour les urgences ni d'autres moyens, n'est pas en mesure de répondre à la demande des citoyens. En effet, l'hôpital le plus proche du chef-lieu d'Aït Yahia Moussa se trouve à 17 km, à Draâ El-Mizan. Ainsi, la couverture sanitaire de cette commune de 20 155 habitants est assurée par trois médecins généralistes, dont un cabinet privé, une maternité sans gynécologue et deux chirurgiens-dentistes, dont un privé. Même si ces derniers temps les pouvoirs publics semblent accorder une importance significative au secteur de l'éducation, beaucoup reste à faire, notamment en matière de transport scolaire et de restauration. L'alimentation des villages en eau potable, malgré l'existence de réseaux d'adduction, présente encore des lacunes à combler et le spectre «du robinet sec» n'est pas totalement vaincu. La mise en place de réseaux d'assainissement dans les villages figure également sur la liste des revendications des citoyens. Les membres des comités de village affirment que des études de projets ont été engagées dans ce sens. Le gaz naturel n'est pas encore arrivé et la population cuisine à l'aide des bonbonnes de gaz, qui se font rares durant la saison hivernale, et se chauffe au bois. Selon un responsable de l'APC, la commune sera raccordée prochainement au réseau de gaz naturel. Les citoyens insistent beaucoup sur les coupures fréquentes du courant électrique qui pénalisent non seulement les milliers d'habitants, mais aussi les quelques unités économiques de la région. Cependant, la réussite du programme de l'habitat rural dans cette localité éloignée ne doit pas cacher la réalité malheureuse de ce secteur. Car la commune d'Aït Yahia Moussa n'a jamais bénéficié d'un programme de logements auparavant. Actuellement, des milliers de demandes s'entassent dans les tiroirs de la commune. Mais le problème le plus épineux auquel la commune est confrontée, c'est, sans doute, la rareté du foncier. Pourtant, le territoire de la commune est estimé à 70 km2. Mais une grand partie de cet espace est la propriété de la direction des forêts et de particuliers. De ce fait, Aït Yahia Moussa s'est retrouvée paralysée et privée de son propre sol. Les élus qui se sont succédé à la tête de l'APC, ont toujours tenté d'enrayer ce problème. Avec la pression exercée sur les services des forêts, ces derniers ont fini par céder, mais uniquement pour les projets relevant de l'intérêt général. La commune souffre également de difficultés financières. En effet, depuis 2003, elle traîne un déficit financier de 2,5 milliards de centimes. Cependant, le défi de la commune est d'équiper ses dizaines de villages des commodités les plus élémentaires. Un défi qu'elle ne pourra jamais relever si l'Etat ne lui accorde pas un «plan Marshall» en urgence.