Devant le drame humain qui vient de toucher encore une fois les « hommes de la mer », les médias lourds, qui ont cet avantage d'intervenir le jour même, devraient trouver les réponses à trois interrogations évidentes : comment ce drame s'est-il produit ? Pouvait-il être évité ? Où se situent les responsabilités en cas de défaillance ? Les journaux télévisés durant la journée de samedi ont malheureusement présenté la disparition en mer de plusieurs marins du Béchar et l'échouage du Batna comme une fatalité où aucune responsabilité humaine n'est engagée. Les citoyens avides d'informations, particulièrement les familles des marins employés sur les deux navires, devaient être complètement frustrés par ce ratage professionnel, par ailleurs coutumier de notre chaîne unique. En revanche, les radios nationales, notamment la Chaîne III, ont donné les informations dont les citoyens avaient besoin pour comprendre les circonstances du drame et les carences dans le système de secours. En fait, ceux qui ont écouté la radio avaient compris que ce douloureux événement aurait pu être évité si les secours étaient mieux organisés. Des témoins sont intervenus pour mettre à nu la défaillance du système de secours qui n'a pas été déclenché à temps malgré les bulletins d'alerte des services de la météo transmis à la capitainerie du port d'Alger. Le traitement différencié de ce drame survenu en mer, ce samedi par l'ENTV et l'ENRS qui relèvent toutes les deux du secteur public, signifie que la tutelle n'est pas intervenue pour « instruire » les différentes rédactions. Elles étaient donc libres de satisfaire un droit légitime et constitutionnel du citoyen, à savoir le droit à l'information.