Tout miser sur les techniques de pointe, c'est le maître-mot qui devrait prévaloir en ces temps de disette et de cherté des denrées maraîchères. La wilaya de Annaba vient de renforcer son potentiel en arbres fruitiers avec la plantation de près de 1 200 ha. Les superficies agricoles, affectées aux filières des agrumes, vignes, olives et figues, ont ainsi pu bénéficier d'importants apports avec respectivement 500, 190, 400 et 84 ha. Cette action s'inscrit dans la stratégie, dont le but est de donner un nouveau souffle au secteur de l'agriculture à Annaba. Un secteur qui se débat dans une multitude de problèmes, surtout depuis ces deux dernières années. Et pour cause, les campagnes 2005/ 2006 et 2006/2007 ont subi les foudres des aléas climatiques, qui ont fait perdre aux travailleurs le fruit de plusieurs mois de labeur et de l'argent consenti. C'est pour leur redonner espoir que la direction des services agricoles et la Chambre d'agriculture multiplient les appels et les actions de sensibilisation à l'adresse des agriculteurs, afin de les inciter à se pencher sur les spéculations les moins coûteuses et les plus rentables, comme le tabac et les céréales. C'est sur cette dernière filière, notamment le blé tendre, que tablent les animateurs des deux institutions pour atteindre les objectifs escomptés. La superficie agricole pourrait alors augmenter si leurs appels trouvaient oreille attentive. Actuellement, le potentiel exploité est estimé à 14 500 ha, répartis en 11 427 ha pour le blé dur, 2 029 pour le blé tendre et 2 029 ha pour l'orge. La moyenne du rendement à l'hectare oscille entre 18 et 20 ha. A ce propos, un cadre de la CAA dira : « La wilaya de Annaba est une zone où la culture du blé tendre est très réussie, ce qui n'est pas le cas pour le blé dur. C'est pourquoi, les actions de sensibilisation sont régulièrement entreprises pour inciter les agriculteurs à s'y investir. Ces opérations sont initiées par la Chambre de l'agriculture de Annaba (CAA), en concertation avec la direction des services agricoles (DSA), l'institut technique des grandes cultures (ITGC) et l'institut technique des cultures maraîchère et industrielle (ITCMI) ». Toujours au sujet de cette filière, un réseau de multiplicateurs s'est solidement tissé à Annaba ; wilaya considérée comme leader en la matière, et qui constitue un stock de réserves pour toute la région Est du pays. « Nous pouvons affirmer avec fierté que le réseau de multiplicateurs à l'échelle régionale est à Annaba. Nous avons de véritables experts dans la semence de multiplication. Nous sommes à même d'approvisionner toutes les wilayas limitrophes. Annaba constitue également un stock de réserves en période de sécheresse », a indiqué un technicien agronome de la CAA. Par ailleurs, des prouesses ont pu être réalisées dans la tomate industrielle, c'est ce qu'a laissé entendre M. Derradji, directeur régional de l'ITCMI lorsqu'il affirme qu' « il est désolant de rester impuissant devant la ruine de la filière de la tomate industrielle, surtout quand on sait que nos techniciens ont réussi la stabilisation des caractères de plants hybrides ». Et d'ajouter : « C'est le fruit d'une dizaine d'années de recherche. Cette semence hybride importée est cédée sur le marché national au prix de plus de 180 000 DA/kg. Nous avons réussi à en produire au niveau de notre institut. Utilisés en culture à sec, ces plants peuvent donner des rendements de 900 q /ha et plus de 1 200 q/ha en irrigué. Les différents essais effectués sur nos exploitations l'ont prouvé. Malheureusement, nos moyens, plus que limités, ne nous permettent pas la multiplication de ces plants hybrides ».