À vocation agricole, la wilaya d'Oum El Bouaghi se trouve implantée sur les hautes plaines de l'Est algérien, immédiatement aux confins méridionaux de l'Atlas tellien. Elle occupe une superficie totale de 618 756 ha. La superficie agricole utile est de 361 689 ha, dont 3% en irrigué. Les massifs montagneux occupent seulement 13% du territoire. La faiblesse des précipitations enregistrées (250 à 350 mm/an) et les fluctuations des températures impriment à la wilaya un étage bioclimatique semi aride potentiellement contraignant. Le système de production dominant dans les 20 838 exploitations, dont 18 181 privées, 689 EAC, 1 961 EAI, 7 fermes pilotes et l'association céréale-élevage (220 000 hectares d'emblavures en céréales d'hiver et 460 000 têtes d'ovins) avec tendance vers les cultures maraîchères en irrigué, puisant la quasi-totalité des ressources hydriques à partir des aquifères. Les principales options du programme de développement mis en œuvre pour pallier aux exigences des populations et du milieu s'est basé, d'une part, sur les orientations du ministère, en l'occurrence la lutte contre la désertification et le développement des parcours steppiques, la valorisation et la protection des espaces forestiers et des bassins versants, la revitalisation des espaces ruraux par la création de nouvelles exploitations et l'intégration des ménages ruraux isolés et marginalisés au développement, la modernisation et la mise à niveau des exploitations agricoles par leur viabilisation économique ainsi que le développement des services d'appui à l'exploitation. D'autre part, sur les résultats du schéma directeur du développement agricole élaboré durant l'année 2002, celui-ci constitue un outil d'orientation à court, moyen et long terme. Ce programme vise la préservation des ressources naturelles par des travaux d'aménagement : traitement des bassins versants au nombre de 10 d'une superficie de 50 000 ha par des actions de travaux neufs de reboisement, correction torrentielle, fixation de berges, travaux sylvicoles et étude et réalisation de retenues collinaires ; des travaux de protection du milieu forestier, comptant une superficie de 76 462 ha au niveau de la wilaya, par la prévention et la lutte contre les incendies de forêt, la protection de la faune et de la flore, la protection contre les formes de dégradation telles que les défrichements et les pâturages en milieu forestier, la mise en œuvre des aménagements cynégétiques et la mise en défens des territoires de chasse, la pratique des lâchers, la mise en défens des aires protégées, la protection et la prise en charge du développement des zones humides de la wilaya, la promotion des sites touristiques en milieu forestier (sentiers pédestres, volières et forêt récréative). Pour la filière irrigation, elle consiste à développer le potentiel hydrique par la réalisation d'ouvrages hydrauliques (forages, puits, retenues collinaires, bassins d'accumulation…) afin d'augmenter les superficies irriguées des exploitations agricoles de 10 750 ha (3% de la SAU) à 20 000 ha, soit 5,5% de la SAU sur une période de 5 ans. Concernant la filière céréales, il s'agit de soutenir les actions des opérations culturales destinées à optimiser les rendements dans les zones propices à l'intensification céréalière dont la sole a été fixée, selon les critères d'aptitude, à 105 600 ha. À propos de la zone intermédiaire d'une superficie de 23 500 ha, actuellement soutenue dans le cadre de la pratique de la céréaliculture en année favorable, elle fera l'objet d'une reconversion progressive des systèmes de cultures adaptés aux conditions agro- climatiques de cette zone. Les filières cultures fourragères et maraîchères : les principales cultures concernées sont la pomme de terre pour les produits maraîchers, l'avoine, le sorgho et luzerne pour les cultures fourragères. Ces spéculations tributaires des potentialités hydriques sont principalement localisées dans la zone intermédiaire et la région sud de la wilaya dont les ressources hydriques sont importantes. Les objectifs sont de 4 000 ha annuellement pour les cultures fourragères et 600 ha pour les cultures maraîchères. Pour ce qui est du développement de l'arboriculture, ce programme, qui consiste à remplacer les cultures les mieux adaptées et les plus rentables en adéquation avec les exigences du milieu physique (hydriques et édaphiques), concerne, notamment, les arbres à noyaux, soit 100 ha/an, les arbres à pépins 60 ha/an, les arbres rustiques 40 ha/an, l'olivier 70 ha/an (intensification de l'oléiculture), ce qui constituera un support de vulgarisation. Valorisation des producteurs agricoles : dans ce contexte, les efforts sont principalement axés sur le développement du froid (passant de 5 200 actuellement à 15 000 m3 dans 5 ans), la réalisation de mini-laiteries (5 unités, la réalisation de centre de collecte de lait, d'abattoirs avicoles, 6 unités, la réalisation d'atelier d'abattage et de découpes en aviculture, l'incitation des tabaculteurs à reconvertir la culture du tabac, à priser en culture de tabac blond rémunérateur et relativement commerciable par un soutien similaire à celui de la céréale. Pour le programme forêts PSD : la plantation fruitière concerne 370 ha, reboisement de 1 084 ha, assainissement forêts (3112 ha), aménagement de pistes (120 km), correction torrentielle 20 545 m3. Programme complémentaire, 763,5 ha de plantation fruitière, 3 383 ha de reboisement, 2 452 ha d'amélioration foncière, 5 670 ha de travaux sylvicoles, ouverture de pistes sur 80 km, aménagement de pistes sur 75 km, correction torrentielle sur 88 360 m3, plantation pastorale (1 373 ha), aménagement de sources (03U), réfection banquettes (200 ha), étude retenues collinaires (8 en cours sur un objectif de 11). Et pour le programme steppe-extension de la superficie agricole, pas moins de 4 projets et une superficie concernée de 1 140 ha prévus pour 150 concessionnaires, superficie mise en valeur (700 ha) et 70 concessionnaires installés, mise à niveau des exploitations agricoles. Développement rural : nombre de Ppdr valides 12 concernant 12 communes, ciblant 1 926 ménages, ouverture de pistes, correction torrentielle, captage de sources, réalisation de points d'eau, de bassins, l'amélioration foncière et la plantation fruitière. En zone de montagne, il est relevé la sensibilité à l'érosion qui touche d'importantes superficies (49 500 ha), la dégradation des zones boisées et l'inexploitation des eaux superficielles. En zone de plaine, le déficit pluviométrie, le non-respect des itinéraires techniques, l'inadaptation des systèmes de cultures, l'utilisation irrationnelle des ressources hydriques avec un rapport superficie irriguée très faible et le sous-équipement des exploitations en matériel agricole. En zone pastorale, la dégradation des parcours, les labours extensifs, avec réduction de l'espace vital pour le cheptel ovin, la salinisation des terres à proximité des chotts et sebkha ainsi que l'insuffisance des ressources hydriques mobilisées. B. Nacer