Profitant de la dernière session de l'APW avant les prochaines élections locales, le wali de Béchar a déballé devant les élus et les directeurs de l'exécutif certaines vérités et affaires qui affectent la gestion de la wilaya. Au passage, il a indiqué qu'il est en train de déranger le « désordre établi » dans la wilaya et qu'il active pour restaurer l'autorité morale de l'Etat. A titre d'exemple, il citera l'enquête administrative, qu'il a ordonnée et confiée aux services de sécurité, concernant le dossier explosif de l'agriculture et le soutien financier accordé par l'Etat aux 5 300 fellahs de la wilaya et dont une partie aurait été détournée à d'autres fins. L'allusion est directe, selon certaines indiscrétions. Des responsables locaux et élus auraient puisé dans ce généreux pactole en utilisant des prête-noms, alors que la production sur les marchés locaux est faible, sept ans après le lancement du programme FNDRA. Une enquête est également lancée au niveau de l'agence foncière sur les accaparements illicites des lots de terrain. Le représentant de l'Etat aurait ordonné par écrit depuis plusieurs mois au directeur de cette agence de surseoir à toute cession de lots de terrain à bâtir sans autorisation préalable de la tutelle. Mais « l'agence a passé outre mes instructions pour vendre 300 lots et le produit de cette vente a pris une destination jusqu'ici inconnue et l'enquête suit son cours », a martelé le chef de l'exécutif de wilaya. « Je suis en train d'étudier également le cas d'un cadre de l'OPGI qui m'avait fourni une somme d'informations sur les malfaçons relevées sur les logements sociaux et qui a fait l'objet d'une suspension par son supérieur hiérarchique. Ce cadre doit réintégrer son poste si les informations révélées s'avèrent exactes », a fait savoir le wali en présence du directeur de cet office. Un litige opposant un SG d'une commune au chef de la daïra de cette localité s'est achevé au profit du premier après son arbitrage, a encore indiqué Mecheri Azedine. Par contre, le chef de l'agence sonelgaz de la localité de Beni Ounif est suspendu et poursuivi en justice pour insultes et offense à l'égard de l'institution présidentielle et à corps constitué de l'Etat. L'affaire serait liée à la suite de vives protestations de la population locale de cette petite commune, protestations nées des coupures répétitives d'électricité. Des lettres anonymes diffamatoires commencent déjà à circuler et ayant pour but « déstabiliser les responsables de l'Etat » à la veille des élections locales. « Je suis là pour défendre les cadres dont la gestion est irréprochable. Je l'ai fait auprès de leurs ministères respectifs sans qu'ils le sachent. Mais je ne tolère aucun abus de pouvoir et encore moins la prévarication de la part de qui que ce soit », a encore indiqué le chef de l'exécutif. II a ajouté qu'il reste déterminé à faire toute la lumière sur les scandales qui agitent la wilaya et ne reculerai devant aucune pression, a conclu le premier responsable de la wilaya.