L'hôtel El Aurassi (Alger) accueille depuis hier une conférence internationale sur la radio intitulée : « La radio, situation actuelle et perspectives ». Initiée par la Radio nationale algérienne (ENRS), cette rencontre de trois jours est marquée par la participation de quinze organisations de radios arabes et les directeurs et présidents d'organismes professionnels et des experts des médias.Entre autres thèmes débattus, « La radio entre le service public et la logique commerciale », « Les programmes radio et les nouvelles formes de diffusion » et « L'influence des nouvelles technologies sur la radio ». Dans son intervention sur la question de « service public, notions et alternative », un des responsables au niveau du ministère de la Culture et de l'Information saoudien, Abderrahmane Abdelaziz Al Hazzaâ, indique que la notion de service public signifie quand il s'agit de la radio, le fait que celle-ci « est sous la tutelle de l'Etat et traduit la voix officielle ». Outre le discours officiel, le contenu de ce genre de radios est dominé par les questions culturelles et sociales. Les programmes « ciblent des couches sociales variées ». Le temps « réservé aux interventions des auditeurs pour donner leurs avis sur les questions d'actualités qui les préoccupent est insignifiant ». Outre le développement technologique en matière d'information, la guerre du Golfe de 1991 a mis en lumière l'importance des médias. D'où la création de nouvelles chaînes de télévision et de radios privées. Celles-ci, pour avoir le maximum d'auditeurs, se livrent à une concurrence féroce. Ce qui a engendré une nouvelle vision sur la conception des programmes et le traitement de l'information. Ainsi, « le souci du profit prime sur le contenu ». Cadre à l'ENRS, Mohamed Chellouche est intervenu sur l'expérience de la radio algérienne depuis sa création le 16 septembre 1956 à ce jour. De son côté, le responsable des relations avec le monde arabe à la BBC, Abderrezak Fouad, a mis l'accent sur la gestion autonome de cette chaîne. A son tour, le directeur de la programmation de MBC, Ahmed Khalifa, a abordé le cas de cette radio privée. Il constate que la concurrence dans le domaine des médias a pris une dimension importante pour la conquête d'un public plus large. Dans cet environnement, relève le même intervenant, il est impératif d'être à la hauteur des attentes de l'auditeur et de demeurer en phase avec la réalité sociale. Et cela, avec ce souci d'équilibre entre la mission de service public de la radio et le profit tout en respectant « nos valeurs sociales ».