Hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, s'est rendu au quartier de Bab El Oued où il s'est recueilli à la mémoire des victimes des inondations de 2001 de ce quartier d'Alger. Accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, du wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, et des autorités locales, le représentant du gouvernement a déposé des gerbes de fleurs en hommage aux victimes, successivement au CHU Lamine Debaghine, à la placette An Nasr et devant la Sûreté de daïra de Bab El Oued. Saisissant cette occasion, le ministre de l'Intérieur s'est exprimé sur la situation des terroristes qui sont de plus en plus nombreux à se rendre aux autorités, dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il est revenu particulièrement sur le cas de l'ex-émir du GSPC, Hassan Hattab. M. Zerhouni a tenté d'apporter un complément d'information ou plutôt de justifier l'absence inexpliquée de Hassan Hattab à son procès qui s'est ouvert le 4 novembre. Le prévenu était censé être entre les mains de la justice après sa reddition le 22 septembre. Mettant enfin un terme aux spéculations, le ministre confirmera, sans aucune surprise, que Hattab n'est pas en fuite. M. Zerhouni a souligné que celui-ci sera traduit en justice au moment opportun. Le représentant du gouvernement a précisé que le dossier de l'ex-émir Hattab n'est pas encore parvenu à la justice, car étant encore en phase d'enquêtes préliminaires au niveau des services de sécurité. C'est ce qui retarde, semble dire M. Zerhouni, la présentation de Hattab à la justice. Ce dernier, selon toujours le ministre, doit répondre de plusieurs affaires devant la justice. « Hattab est lié à plusieurs affaires et ces enquêtes préliminaires, qui se déroulent normalement, n'ont pas encore abouti », a-t-il expliqué. Jeudi, pour rappel, le ministre de l'Intérieur avait indiqué que Hattab doit effectivement clarifier sa situation devant la justice. « Il est tout à fait vrai que Hassan Hattab s'est rendu aux autorités. Il est vrai aussi que sa reddition est intervenue après que le délai de forclusion eut pris fin », a expliqué le ministre en ajoutant que ce chef terroriste doit d'abord rendre des comptes à la justice avant que son cas ne soit traité selon les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. A la question de savoir si le cas Hattab et les terroristes qui se sont repentis récemment, notamment dans la région de Tizi Ouzou, motiverait la promulgation d'autres lois, le ministre a estimé que la loi sur la charte offre de nombreuses perspectives pour le traitement adéquat des cas qui se présentent, donc qu'il n'y a pas lieu de faire appel à une nouvelle loi. Le procès de l'ex-émir du GSPC a été reporté pour la prochaine session criminelle. Sur le plan sécuritaire, le ministre de l'Intérieur, optimiste, soulignera que la situation sécuritaire dans le pays est en nette amélioration, non sans dire que l'éradication totale du terrorisme demande du temps.