La mort d'un supporter de la Lazio, tué par un policier qui tentait de faire cesser des affrontements entre partisans de clubs rivaux près d'Arezzo, en Toscane (Italie), a mis le feu aux poudres. En un clin d'œil, tout bascule. Un vent de folie souffle et enflamme les foules. A Rome, quelque 200 personnes parfois armées de pierres et de bâtons ont attaqué une caserne de police, mettant le feu à des voitures et brisant les vitres du bâtiment. Les chaînes de télévision italiennes interrompent leurs programmes. Une décision est prise par le ministre de l'Intérieur et annoncée par le président de la Lazio : la confrontation Inter-Lazio est annulée. Tout de suite devant le temple du football San-Siro, les ultras des deux équipes qui ont mis de côté leur rivalité sportive et faisant fi de leurs querelles anciennes crient à l'unisson dans les rues : « Assassins ! » Les banderoles de protestation surgissent de partout. L'Italie des tifosis violents se dresse comme un seul homme contre l'Etat accusé de crime. Un mouvement de solidarité entre supporters qui se faisaient la guerre s'opère. « A Bergame, dans le nord de la péninsule, en dehors du stade, les supporters de l'Atalanta et du Milan AC pactisent et s'unissent contre les carabiniers faisant deux blessés sérieux côté forces de l'ordre : du jamais vu entre deux franges de supporters qui cultivaient une haine réciproque », constate un reporter de la chaîne télévisuelle Canal +. Le match ne durera que 6 minutes 30, les plus violents essaient d'envahir le terrain, les joueurs de l'Atalanta tentent de résonner les supporters, en vain, ils sont menacés. Le match est arrêté par l'arbitre : c'est un dimanche noir pour le football italien et le Calcio cher aux puristes du football pourrait ne pas s'en remettre. La police a qualifié le tir d'accidentel. Le chef de la police d'Arezzo, Vincenzo Giacobbe, a dit que la mort du supporter de la Lazio était « une erreur tragique. Notre agent est intervenu pour empêcher les bagarres entre deux petits groupes de dégénérer ». Il a déclaré ensuite aux journalistes que le policier avait tiré deux coups de feu dont l'un avait blessé mortellement au cou Gabriele Sandri, disc-jockey de 25 ans, originaire de Rome, qui se trouvait dans une voiture de supporters de la Lazio. Ces violents incidents ont fait 40 blessés parmi les forces de l'ordre et au moins 100 000 euros de dégâts.