Dans une interview à El Watan que nous publierons dans une prochaine édition, Driss Basri, ancien ministre de l'Intérieur (pendant 30 ans) et de l'Information (12 ans) sous le règne du roi Hassan II, revient sur le conflit du Sahara-Occidental, la « levée de boucliers » que ses récentes déclarations au sujet d'un règlement de ce conflit par un référendum d'autodétermination et l'utilisation du concept Sahara-Occidental ont soulevé dans la classe politique et la presse marocaines. Driss Basri nous affirme que le Maroc a toujours préconisé l'organisation d'un référendum d'autodétermination et que lui-même a toujours utilisé le nom de Sahara-Occidental dans son acception « géographique et non politique ». Il nous affirme aussi que si le roi Hassan II et Abdelaziz Bouteflika, « deux hommes de métier et d'expérience », s'étaient rencontrés en été 1999, « le problème aurait été réglé ». Dans l'entretien qu'il nous a accordé, M. Basri a longuement fait référence au droit international pour développer son argumentaire sur le problème du Sahara-Occidental. Les relations algéro-marocaines ont également été abordées lors de cet entretien. Voici quelques extraits des propos développés par l'ancien ministre de l'Intérieur sur le problème du Sahara-Occidental. « Seul un référendum d'autodétermination assurera l'intégration du Sahara-Occidental au Maroc. Un oui majoritaire d'une voix réglera le problème. Voilà ma poisition. » « En disant que je m'étonne, je m'adresse bien entendu à mon pays et à l'élite de mon pays. Je ne comprends pas cette attitude, je le dis clairement, de fausses protestations contre une évidence, soit le fait d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara-Occidental. C'est son nom. »... « Hassan II, que Dieu ait son âme, n'a jamais pris fait et cause de règles qui ne sont pas admises par la communauté internationale. Il était le premier à aller à Nairobi en 1980 pour régler le conflit du Sahara-Occidental et il a proposé un référendum d'autodétermination. Il est vrai que pour les affaires intérieures, et c'est normal, que le Maroc demande (à Nairobi) un référendum confirmatif. » ... « Lorsqu'on parle du Sahara-Occidental, mes concitoyens n'ont peut-être pas compris ou c'est un mauvais procès d'intention qui n'a aucune base fondée ni de raison d'exister. Le Sahara-Occidental, c'est le nom internationalement donné en tant que lieu géographique, et non politique. J'étais ministre de l'Intérieur durant trente ans et ministre de l'Information en même temps durant douze ans, j'ai toujours utilisé le mot Sahara-Occidental. » « Le Sahara-Occidental est un concept géographique et non politique. Je ne suis pas là pour faire de la propagande pour le Polisario ou qui que ce soit. Je défendais et je défends toujours la position marocaine sur la revendication de son territoire, que le Maroc estime être légitime à mener... Personne n'a jamais protesté, au contraire on applaudissait, lorsque j'utilisai le terme de Sahara-Occidental. Et aujourd'hui, je dis Sahara-Occidental, et c'est la levée des boucliers. » ... « On cherche autre chose en s'attachant à des invraisemblances en ce qui me concerne. Si je parle du Sahara-Occidental, c'est son nom international. Cela ne prend aucune connotation ni avis ni préavis à quoi que ce soit. Je m'interroge à partir de Paris sur cette levée de boucliers, tout comme je m'interroge lorsque je dis que le référendum est la seule voie de règlement. On prend cela pour de la trahison. La trahison concernerait alors l'ONU en premier lieu, tout le peuple marocain, l'Algérie aussi. Puisque vous êtes venue m'interviewer, il faut que l'opinion algérienne et marocaine sachent, mais aussi internationale, que c'est un faux procès qui cache autre chose. »