Le placardage des listes des candidats en vue des élections locales à Guelma n'attire pas grand monde. Les quelques badauds qui s'y attardent les commentent. Des choix qui semblent déplaire à plus d'un. C'est une campagne électorale qui débute en sourdine à Guelma, hormis les échos de contestations de sympathisants ou de militants exclus, issus des différentes formations politiques en lice. Sur les quelque 14 listes en course pour la présidence de l'assemblée populaire communale ou de wilaya, sans citer leurs noms, une ou deux présenteraient des candidats « politiquement corrects », affirment les citoyens lorgnant les photos en médaillons de ces prétendants. Nous avons demandé à chaud leur avis sur le sujet, à proximité d'un panneau d'affichage au niveau de la place du théâtre Mohamed Triki de la ville de Guelma. Slimane, la cinquantaine, coiffeur à Guelma, n'a de plébiscite que pour sa paire de ciseaux ou sa tondeuse. Pour lui, ceux qui convoitent le « kourssi » n'ont d'yeux que pour leurs intérêts personnels ou ceux de leurs proches, quant à la population, les élections seraient le cadet de leurs soucis. Pour Yazid, 40 ans bien ficelés, connaissant parfaitement les dessous et rouages des partis politiques pour avoir été dans un passé proche un candidat lui-même, n'est guère optimiste. Les passe-droits, magouilles et bakchichs sont pratiques courantes pour le positionnement des portraits sur l'affiche. Quant à Djamel, 26 ans, chômeur, le tableau est des plus noirs qu'il soit ; il ne daignera même pas s'exprimer sur le sujet. « Laisse-moi tranquille, je suis blasé ! », dira-il. Au gré des commentaires, l'ambiance n'est pas au beau fixe pour les têtes de listes affichées. « Il y a celui qui est reconduit malgré lui (FLN) pour l'APC de Guelma, ou cette liste RND APC qui a été finalement affichée avec remue-ménage dans le positionnement des candidats », s'exclamera une autre personne. Quoi qu'il en soit, le citoyen guelmi est blasé, le placardage des listes des candidats en vue des prochaines élections APC/APW ne semble pas l'intéresser, à l'exception de rares artères ou lieux à grande fréquentation, comme la place du 8 Mai 1945, tout près du théâtre Triki Mohamed, où, pour passer quelques moments, les gens prennent leur mal en patience en démystifiant le sujet.