Si vos connaissances sur l'intelligence artificielle se limitent au film éponyme de Steven Spielberg, le premier séminaire national sur le langage naturel et l'IA, organisé à l'université Hassiba Ben Bouali de Chlef, mardi 20 et mercredi 21 du mois courant, est l'occasion d'en savoir un peu plus. En avant-première, Omar El-Hadj, chef du département informatique, a accepté de nous éclairer : « L'intelligence artificielle est une discipline de l'informatique qui simule sur ordinateur les comportements intelligents humains ; vision par ordinateur, reconnaissance automatique (des visages, la parole, l'écriture manuscrite) ou le traitement de la parole et des textes », explique-t-il. Elle sert, en fait, à traiter les travaux fastidieux et répétitifs que l'on peut réaliser sur ordinateur. Par exemple : utiliser un ordinateur pour le tri automatique du courrier dans un centre de tri postal. Dans ce cas, l'ordinateur fait une lecture du code postal inscrit sur les enveloppes et les achemine directement dans les bacs de lettres réservées à une destination donnée. Autre exemple : déchiffrer l'ADN d'un individu pour voir ses probables liens avec une autre personne. Les grands constructeurs automobiles utilisent également une chaîne de montage totalement automatisée grâce aux robots (machines programmables). L'intelligence artificielle a aussi investi notre quotidien : présente dans les avions (pilote automatique), les téléphones portables, à travers les serveurs vocaux, ou les cartes de paiement. Mais ses applications vont beaucoup plus loin. « En effet, aussi intelligent que soit l'humain, il n'est ni rapide ni précis, et certains milieux lui sont inaccessibles, ajoute Omar El-Hadj. Il ne supporte pas les environnements agressifs (acides), ni étouffants ou insupportables pour son organisme (l'eau, le feu, le vide). C'est pour cela que des programmes ont été développés pour être injectés dans une machine capable de simuler les mouvements et les comportements de l'homme dans n'importe quelle situation. » Actuellement, et surtout avec l'émergence d'Internet, les efforts de la recherche sont orientés vers les applications distribuées : « C'est-à-dire des applications qui s'exécutent en faisant appel à plusieurs ressources pouvant être géographiquement distantes », précise l'informaticien. D'autres axes de recherche sont particulièrement travaillés : le traitement automatique du langage naturel, la reconnaissance des formes en général (visage, parole, écriture, empreinte), l'utilisation des multi-agents (résolution de problèmes en utilisant une société d'experts intelligents) ou encore le génie-logiciel. La question à se poser : Pourrions-nous devenir un jour otages d'un robot ? « Je pense qu'il y a une chose que l'homme ne pourra jamais transmettre à une machine : ce sont les sentiments. Ils ne sont pas le fruit d'une logique dans nos cerveaux, mais de l'esprit, précise Omar El-Hadj. L'humain doit garder sa morale pour sauvegarder sa vie, son corps, son esprit, et donc sauvegarder des vies et la planète tout entière avec. » Pour le séminaire, renseignements au 027 72 10 66 ou 027 72 10 67, [email protected], www.univ-chlef.dz/Site_LANIA/index.html, ou lania.site.voila.fr