Près de 400 000 logements sont fermés à Alger, a indiqué hier le directeur général adjoint chargé du crédit à la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep), Rachid Atmani. Ce responsable s'exprimait lors d'un salon sur le financement et l'accessibilité au logement. La révélation de M. Atmani est édifiante car elle intervient dans un moment où le marché algérien du logement connaît une crise aiguë en raison du déséquilibre entre l'offre et la demande. La même source a souligné qu'« il y a un parc important qui n'est ni vendu ni exploité sous forme de location ». Cet état de fait est dû, selon lui, à un manque de communication. « Il y a beaucoup de dispositions qui ont été apportées dans ce domaine pour permettre la mise sur le marché locatif des logements dormants. Il en est ainsi de la levée du droit législatif du maintien dans les lieux. Les bailleurs sont donc confortés dans leurs droits pour récupérer leurs biens », a-t-il confié. M. Atmani a relevé en outre que la Cnep est en train d'étudier la possibilité de segmenter sa clientèle en matière d'apport personnel afin d'introduire plus de souplesse pour l'octroi d'un crédit bancaire. Ce système consiste à « ne pas mettre le même système uniforme pour l'ensemble de la clientèle pour ce qui est de la participation de la banque dans le financement », a-t-il expliqué. « L'envolée des prix notamment dans les centres urbains pose un problème sérieux d'accessibilité au crédit bancaire car il y a la contrainte revenu », a-t-il ajouté. A cela s'ajoutent, selon lui, les contraintes liées au titre de propriété et au permis de construire sans omettre la sempiternelle problématique de la disponibilité du foncier. M. Atmani fera remarquer que la Cnep banque est à la croisée des chemins suite au repositionnement stratégique décidé par le conseil d'administration en février 2007 qui confine l'activité de cette banque dans le financement du logement et la cession de son ancienne filiale, la Cnep-Immo, au profit de trois compagnies publiques d'assurances. Le directeur général de la Caisse nationale du logement (CNL), M. Djemâa, a indiqué pour sa part que les dépenses consacrées au logement par l'Etat en 2007 devraient atteindre les 150 milliards de dinars au logement contre 50 milliards de dinars en 2002. Ce montant représente 2% du PIB, a-t-il précisé. Près de 45% ont été consacrés au programme de logement social locatif et 35% au logement rural. M. Djemâa a signalé dans la foulée que le programme logement social participatif (LSP) enregistre un besoin de 100 000 à 150 000 crédits à l'accession. Quant au président-directeur général de la Cnep-Immo, M. Boufatit, il a souligné que son institution est sur un programme de réalisation de 83 000 logements dont 18 000 promotionnels et 65 000 en location-vente. Quelque 11 000 logements sont en cours de réalisation selon la formule de location-vente. Cet intervenant a lui aussi soulevé la question de la disponibilité d'assiettes foncières. Les autres participants ont mis en avant le nombre insuffisant de promoteurs qualifiés qui n'ont construit que 130 000 unités et le déficit financier des promoteurs publics qui se débattent dans un endettement handicapant pour expliquer le marasme qui caractérise le marché du logement.