Le réalisateur français Pierre Granier-Deferre, cinéaste classique, qui a mis en scène les plus grandes vedettes des années 1960 et 1970 comme Jean Gabin, Simone Signoret ou Romy Schneider, est mort vendredi à l'âge de 80 ans. Le réalisateur, D'adieu Poulet, La Veuve Couderc ou Le Chat, a longtemps été considéré comme un bon artisan du cinéma, adaptateur de romans qu'il scénarisait pour la plupart lui-même et dans lesquels il donnait la part belle aux grandes vedettes du temps. Egalement auteur de la Horse, L'Etoile du Nord, Une étrange affaire, Le Train ou L'Ami de Vincent, Granier-Deferre se distinguait par sa discrétion et un gros cigare aux lèvres. Né le 22 juillet 1927 à Paris, issu d'une famille bourgeoise, il sera longtemps assistant de cinéastes comme Marcel Carné, qui lui apprennent « l'éthique et l'exigence ». Pierre Granier-Deferre réalise son premier grand film en 1962 qui voit la naissance de la Nouvelle Vague qui ne lui convient pas et signera pas moins de 25 longs métrages dans les trente années qui suivent. Il fait alors tourner toutes les stars de l'époque, Jean Gabin, Simone Signoret, Alain Delon, Lino Ventura, Romy Schneider, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Jean Rochefort ou Nathalie Baye. Par les histoires qu'il met en scène, tirées souvent de romans comme ceux d'Alphonse Boudard, René Fallet, Drieu la Rochelle, Jean-Marc Roberts et surtout Simenon qu'il adorait, le cinéaste s'intéresse à l'affrontement psychologique des personnages, l'ambiguïté des comportements. « Ce qui m'intéresse, c'est la folie ordinaire des hommes, celle que chacun porte en soi et qui affleure au moindre événement. Je ne méprise pas l'action mais j'ai un penchant pour la psychologie. Je suis un cinéaste de chambre. » a-t-il dit un jour.