Le rez-de-chaussée de la tour D, à Diar Essaâda, commune d'El Madania, a été la proie d'un incendie, qui s'était déclaré, vendredi, vers 20 h. Le feu s'est déclenché suite à un court-circuit au niveau du compteur d'alimentation générale en électricité de l'immeuble. Le sinistre a provoqué des dégâts matériels aux appartements du rez-de-chaussée, mais aucun dégât humain n'a été dénombré. L'on a fait, en revanche, état de l'incommodité d'une quinzaine de personnes par l'inhalation de la fumée. Ces derniers ont été pris en charge par les équipes de réanimation de la Protection civile. L'incendie a été fort heureusement circonscrit suite à l'intervention du même corps. A noter que si la catastrophe a pu être évitée de justesse, c'est en partie grâce à la réaction rapide de certains résidents de l'immeuble qui ont coupé l'alimentation en gaz et en électricité. Le sinistre a déclenché une colère indescriptible chez les locataires de la tour qui n'ont pas manqué de pointer du doigt Sonelgaz.Ils étaient unanimes à estimer que « c'est le provisoire qui dure depuis 1994 » qui a été à l'origine de cet incident. « Depuis 1994, Sonelgaz a été saisie à plusieurs reprises pour refaire la colonne montante de la gaine technique mais sans résultats », assurent-ils. D'après eux, l'entreprise nationale d'électricité et de gaz n'intervient que pour « bricoler » les pannes. Un retraité de cette entreprise, résident de l'immeuble, explique l'origine de l'incident par « un problème de surcharge des phases qui est favorisé par l'humidité ». Il est vrai que le sous-sol de l'immeuble est dans état lamentable, inondé par les eaux usées. La niche de distribution de l'électricité n'a pas échappé à cette dégradation. « Nous continuons d'être alimentés par du provisoire », n'ont cessé de dénoncer les résidents de la cité. Ils dénoncent le fait que des fusibles aient été remplacés par de simples fils électriques. Contacté, le directeur régional de Sonelgaz, Othmane Chérif, déclare que « c'est un disjoncteur placé récemment par les habitants de l'immeuble pour le fonctionnement de l'ascenseur qui a explosé ». Selon lui, « l'équipement installé ne répond pas aux normes de sécurité, puisque ce système ne se déclenche pas dès qu'il y a une surchauffe », d'ou l'incident d'après ce responsable. Notre interlocuteur affirme que l'alimentation est réglementaire. Il tient à rassurer les habitants de cet immeuble que le réseau pour l'ensemble du site sera « rénové dans les prochains jours ». Il explique les cas de dépannages effectués par ses éléments dans ce site par le fait des câbles qui sont hors-service. « Le réseau sera renouvelé avec la technique du ‘‘Saharex'' au lieu de celle du ‘‘câble armé''. » Un agent de Sonelgaz explique le retard dans la mise en place de la nouvelle alimentation par des « obstacles » rencontrés sur les lieux. La responsabilité n'est pas limitée, selon les habitants, à la seule Sonelgaz puisque l'OPGI d'Hussein-Dey porte une partie de cette responsabilité. L'article 744-45 du code civil, selon un résident de l'immeuble, stipule que les parties communes (chaufferie centrale, escaliers, ascenseur et gaine technique) sont placées sous la responsabilité de l'OPGI. Un haut cadre de cet organisme public réfute cette « accusation » et refuse d'assumer cette responsabilité.Il reste que cet incident aurait pu être évité si toutes les interventions des autorités concernées n'étaient pas que du « dépannage ».