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Gregory Schulte. Ambassadeur américain à l'Agence internationale de l'énergie atomique
« Il est important que l'Algérie signe le protocole additionnel au TNP »
Publié dans El Watan le 27 - 11 - 2007

Gregory Schulte, ambassadeur des Etats-Unis à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), n'a pas oublié le mot d'accueil de Taous Ferroukhi, représentante algérienne, lorsqu'il a assisté pour la première fois au Conseil des gouverneurs, au siège de l'agence à Vienne (Autriche). « Elle a été la seule à le faire. Cela m'a touché », confie-t-il.
Vous êtes en Algérie pour une visite de deux jours. Quel est le but de cette visite, la première du genre ?
Je suis venu en Algérie afin de rencontrer des responsables, notamment des ministères des Affaires étrangères et de l'Energie pour discuter des questions d'intérêt commun, la question de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en matière de lutte contre la prolifération et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, ainsi que le dossier de l'Iran. La coopération mondiale est importante dans ce domaine pour parvenir à une solution diplomatique au dossier iranien. Nos deux pays veulent que l'Iran honore ses obligations. L'Iran n'écoute pas la voix diplomatique. Il faut lui dire que la voie qu'il a choisie n'est pas la bonne. Cependant, il y a toujours un espoir que l'Iran écoute la communauté internationale et suspende ses activités atomiques.
Qu'attendez-vous exactement de l'Algérie surtout que le président Mahmoud Ahmadinejad a visité Alger l'été dernier et a eu un certain soutien des autorités algériennes ?
L'Algérie a rejoint le reste du monde en demandant à l'Iran d'honorer ses engagements. L'Algérie est membre du mouvement des Non-alignés. Ce mouvement a aussi appelé l'Iran à suspendre ses activités d'enrichissement de l'uranium. Le conseil des gouverneurs de l'AIEA s'est réuni récemment et a eu pour ordre du jour les activités de l'Iran. Durant la réunion, Mohamed El Baradeï, directeur de l'AIEA, a fourni des informations faisant état de coopération supplémentaire de l'Iran, mais cette coopération est insuffisante. Le message du conseil est qu'il faut que l'Iran coopère entièrement et suspende ses activités qui suscitent des inquiétudes à travers le monde. C'est là que l'Algérie devrait entrer en jeu parce que ce pays a toujours joué un rôle de leadership. Donc, plus il y a des efforts diplomatiques visant à passer ce message, moins la menace sera faible.
Quelle évaluation faites-vous du travail de l'Algérie au sein de l'AIEA, d'autant plus que l'un des inspecteurs qui travaillent sur l'Iran est de nationalité algérienne ?
Vous avez une bonne ambassadrice d'Algérie à l'AIEA en la personne de Mme Taous Ferroukhi avec qui je travaille en étroite collaboration. Les membres de l'AIEA se félicitent de la coopération qui a eu lieu avec l'Algérie jusqu'à présent. L'Algérie a négocié la signature du protocole additionnel au Traité de non-prolifération (TNP) en septembre 2004 et les efforts sont en cours pour la finalisation de la signature de cet accord.
Vous pensez qu'il y a du retard dans la signature de ce protocole...
Il serait important que l'Algérie signe le protocole additionnel au TNP. Cela donnerait à l'AIEA un accès aux installations pour vérifier qu'il n'existe pas d'activités non déclarées. L'Algérie est l'un des rares pays qui n'ont pas encore signé ce protocole. Ce n'est pas une source d'inquiétude pour nous. Mais il serait bien que l'Algérie le signe, cela va l'aligner avec les autres pays du monde. Il est vrai que les inspecteurs de l'AIEA ont accès aux installations algériennes. Signer l'accord additionnel permettrait d'avoir davantage d'informations à l'agence et cela la rassurerait plus. Une partie des inquiétudes du monde provient du fait que l'Iran a refusé de signer le protocole additionnel. Bien sûr, il n'y a pas lieu de faire une comparaison entre l'Algérie et l'Iran. L'Algérie a toujours respecté le TNP, l'Iran l'a violé.
L'Algérie a signé en juin 2007 avec les Etats-Unis un accord de jumelage de laboratoires (Sister Lab) pour soutenir l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Qu'en est-il concrètement ?
L'Algérie a exprimé son souhait de partager ses expériences en matière d'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire pour, par exemple, l'exploration des ressources d'eau, l'élevage du bétail, les cultures... Je me félicite qu'il y a eu des accords de coopération entre les Etats-Unis et l'Algérie en matière de recherche et d'échange d'expériences.
Quelle évaluation faites-vous du dernier rapport de M. El Baradeï sur l'Iran, rapport qualifié de positif par Téhéran ?
Il y a un peu de confusion. L'Iran a apporté davantage de lumière sur ses activités durant les années 1980 et 1990, mais l'AIEA en sait moins sur les activités actuelles. Le conseil des gouverneurs attend toujours plus de coopération de la part de l'Iran. L'Iran a été plus réactif que proactif dans son approche (...) Le dossier aurait été clos si l'Iran avait accepté de coopérer et de négocier sérieusement avec l'Union européenne (UE), ce qui n'a pas été le cas. Il ne s'agit pas uniquement de ce que disent ou font les Etats-Unis. C'est l'attitude de l'Iran qui a été négative.
Washington a-t-il des preuves que l'Iran développe du nucléaire militaire ?
L'inquiétude n'est pas seulement celle des Etats-Unis, mais celle de l'Europe, de la Chine, de la Russie et du reste du monde. L'Iran est en train de développer du nucléaire dont il n'a pas besoin pour l'utilisation pacifique. Ses inquiétudes ont été nourries par le fait que cela a été fait dans le secret et que ça provient d'un réseau illégal (A. Q. Khan, du nom du savant pakistanais, ndlr). L'AIEA a demandé aux responsables de l'Iran de suspendre le programme, mais il y a eu un refus.
Partagez-vous le point de vue du ministre des Affaires étrangères français qui a suggéré que la guerre serait possible pour amener l'Iran à arrêter son programme ?
Washington préfère la solution diplomatique et travaille dans ce sens avec la Russie, la Chine et les pays de l'Europe afin d'aboutir à un solution diplomatique, avec l'appui de l'Algérie. La stratégie est à double voie. La première voie est une offre de négociation lancée à l'Iran en juin 2006. L'Iran s'est vu offrir une alternative à condition qu'il garantisse que son programme atomique est pacifique. La deuxième voie est celle des sanctions. Sanctions qui visent à encourager les Iraniens à coopérer au lieu de violer les accords. Ce travail avec tous les autres pays, y compris aux fins de convaincre les responsables iraniens de changer de « voie » et de favoriser celle des négociations.
La Chine et la Russie ne sont vraiment pas d'accord avec vous dans le traitement de ce dossier...
La quantité de coopération dont la Russie et la Chine ont fait preuve a été impressionnante. Ils partagent les inquiétudes des Etats-Unis quant au programme nucléaire iranien. Les deux pays ne veulent pas que l'Iran possède l'arme nucléaire et veulent que l'Iran coopère avec le reste du monde et suspende ses activités. Chine et Russie sont d'accord pour dire qu'il n'y a pas assez de coopération de la part de l'Iran. Mais de temps à autre, il y a certaines divergences du point de vue timing, du point de vue technique.
Le Pakistan, voisin de l'Iran, possède déjà la bombe atomique alors qu'il n'a pas signé le Traité de non-prolifération (TNP). On n'en parle pas aux Etats-Unis mais on insiste sur l'Iran. Pourquoi ?
Notre objectif est de réduire le risque en appliquant le TNP, signé par l'Iran, mais pas par le Pakistan. Et l'Iran a violé un traité. S'il continue à le violer, cela pourrait réduire les normes internationales en matière de non-prolifération. Quand le TNP avait été signé, il y avait trois catégories de pays : une majorité signataire du document, y compris l'Algérie, une minorité qui ne l'a pas fait comme l'Inde, le Pakistan et Israël, et d'autres qui se sont retirés comme la Corée du Nord. Les Etats-Unis encouragent tous les pays à signer le TNP. Le travail est en cours pour instaurer la paix au Moyen-Orient. L'Iran appuie non seulement le terrorisme mais ses activités vont dans le sens de moins de paix au Moyen-Orient. L'Iran a appelé à rayer Israël de la carte.
Dans les pays musulmans, on reproche beaucoup à Washington de trop insister sur le dossier nucléaire iranien et ne rien dire sur les activités atomiques d'Israël. Ces activités ne sont-elles pas une menace pour la paix au Moyen-Orient ?
Les Etats-Unis et le reste du monde appuient une vision et un espoir d'un Moyen-Orient sans armes nucléaires et vivant dans la paix. Cette paix ne saurait exister si certains pays ne partagent pas cette vision. C'est une approche à deux étapes : il y a la conférence d'Annapolis (?). On parle déjà de pays qui partent à cette conférence pour plaire aux Etats-Unis. C'est l'Iran qui a encouragé ces pays à ne pas assister à la conférence. Non seulement l'Iran a violé le TNP, mais est en train de développer cette puissance nucléaire qui n'aidera pas le Moyen-Orient à avoir la paix.
Le problème de la Corée du Nord a été réglé rapidement. Pourquoi la voie tracée pour régler le dossier nord-coréen n'est pas suivie pour celui de l'Iran ?
Il y a des différences et des points communs entre la Corée du Nord et l'Iran. La différence est que la Corée du Nord possède l'arme nucléaire, l'Iran ne l'a pas, mais s'y achemine. Raison pour laquelle il y a ces efforts diplomatiques pour le dissuader d'arriver à cela. Les responsables nord-coréens avaient compris qu'avoir une bombe ne faisait pas de leur pays une puissance, mais l'isoler. Ces responsables ont dit : « O.K., nous avons compris et nous allons arrêter ». Les Etats-Unis veulent que l'Iran en fasse de même. Ce n'est pas encore le cas puisque l'Iran prend cela comme un défi. Les négociations ont eu lieu avec la Corée du Nord. Nous pourrons le faire avec l'Iran (...) Nous savons que l'Iran développe des installations de l'enrichissement d'uranium et de plutonium, deux ingrédients utilisés pour la fabrication d'armes. La plupart des pays représentés à Vienne se posent des questions sur le fait que les investigations de l'AIEA ont commencé il y a quatre ans, mais ne sont toujours pas parvenus à des réponses claires et définitives sur ces activités.
Plusieurs pays dans la région reprennent ou veulent se lancer dans des activités nucléaires civiles comme l'Egypte, l'Arabie Saoudite et la Libye. Cette course au nucléaire civil n'inquiète-t-elle pas les Etats-Unis ?
Les Etats-Unis soutiennent toute tentative d'acquisition de technologie nucléaire pacifique destinée à des fins diverses (production de l'électricité, etc). Nous sommes prêts à coopérer avec ces pays, soit directement, soit à travers l'AIEA. L'année passée, une initiative a été lancée, le Partenariat mondial pour l'énergie nucléaire. Cette initiative vise à faciliter l'accès à l'énergie nucléaire à tout pays qui le souhaite. Il y a des défis liés à la prolifération et à la gestion des déchets. Dix-sept pays ont adhéré à cette initiative (Russie, Chine, Italie..). L'Algérie a reçu une invitation pour y adhérer. J'espère que la réponse sera positive. Cela serait bien d'avoir une réponse à la faveur de ma visite à Alger.


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