Des habitants de Hellouane, dans la commune d'Ouzellaguen, ont manifesté mardi dernier pour la deuxième fois en ce mois de novembre leur colère en guise de protestation contre la politique de recrutement, qu'ils qualifient de régionaliste, des entreprises implantées dans la zone d'activité (ZAC) de cette localité en fermant la piste qui y mène. « Ils préfèrent embaucher des gens de Tizi Ouzou et Bouira au détriment des chômeurs de la région », affirme Yacine, un manutentionnaire de 23 ans à la recherche d'un emploi. « Nous ne sommes pas manipulés par les partis politiques comme il a été insinué. Nous voulons juste leur faire part de notre droit au travail », ajoutera-t-il. Les autorités locales leur ont, lors de leur intervention, promis encore une fois de prendre en charge leurs doléances mais les manifestants menacent, après leur avoir remis une liste de 32 chômeurs, de bloquer la RN26 s'ils ne voient rien venir. Même si toutes les entreprises implantées dans la ZAC de Hellouane sont concernées par ce mécontentement populaire, le groupe ETRHB et son associé italien Astaldi, chargés du transfert des eaux du barrage de Tichy Haf vers Béjaïa, sont, sans qu'on l'affirme ouvertement, les plus incriminés. M. Smaïl, chef de projet à l'ETRHB balaie du revers de la main toutes ces accusations en affirmant que 74 personnes originaires de la commune d'Ouzellaguen font partie de leur effectif et que d'autres postes d'emploi seront créés prochainement avec la mise en place de la conduite d'adduction d'eau et la réalisation d'un réservoir de 1500 m3. « Nous préférons au contraire la main-d'œuvre locale dans la mesure où nous n'avons pas à lui assurer l'hébergement et le transport. Nous avons besoin de ferrailleurs, de coffreurs et de maçons qualifiés car nous avons des délais réduits à respecter qui ne nous permettent pas de former les ouvriers sur place ». Quant aux voies de recrutement, notre interlocuteur nous renvoie au bureau de main-d'œuvre d'Akbou avec lequel son entreprise est, souligne-t-il, de manière permanente en contact. Un bureau de main-d'œuvre dont l'orientation des postulants à l'emploi est remise en cause par l'un des manifestants. « Nous possédons des cartes de demande de travail depuis belle lurette mais elles ne nous ont servi à rien », dira-t-il. « Il est grand temps que la daïra d'Ifri Ouzellaguen se dote d'une agence locale de main- d'œuvre pour limiter les passe-droits », renchérit un autre.