Cette année, malgré les passages répétés de nombreux amateurs, les prélèvements n'auront en rien entamé la population, dans les sous bois de Stidia, de Mazagran ou Ouillis (non loin du phare qui domine la baie d'Arzew). A la faveur des fortes pluies automnales, les amateurs de champignons s'attendaient à avoir une année exceptionnelle. Leurs prévisions s'avèreront justifiées, d'autant que le maintien pendant une longue période d'une forte hygrométrie allait favoriser, au-delà de toute espérances, l'émergence de plusieurs espèces parfaitement adaptées aux multiples micros climats de la région. Aux premières loges, ce seront les imposants cèpes qui parviendront à contenter les plus irréductibles des marcheurs. Poussant de préférence dans les sous bois des pinèdes, d'où le nom de bolet des pins qui leur colle au collet ; ils seront les premiers à soulever l'indolente litière qui tapis les sous bois des forêts de pin d'Alep ou de pin maritime. Ayant une tendance à préférer les endroits ombragés et les terres exposées au vent du nord qui leur apportent fraîcheur et vigueur, ceux qu'on appelle également « bolet » n'ont aucune peine à se faire remarquer. Dès les premières pluies d'octobre, ils apparaissent généralement en groupe pour mieux impressionner les amateurs. Grâce à une taille relativement imposante, ils parviennent rapidement à prendre possession du panier en roseaux qui sied mieux à leur confort. Cette année, malgré les passages répétés de nombreux amateurs, les prélèvements n'auront en rien entamé la population, dans les sous bois de Stidia, de Mazagran ou Ouillis (non loin du phare qui domine la baie d'Arzew), les somptueux bolets ne trouveront pas preneur. Parasites Jusqu'à la dernière semaine de novembre, ils n'auront de cesse de se régénérer sans jamais faillir. De guerre lasse, ils finiront par s'abandonner aux nombreux parasites qui y pondent leurs œufs. En l'espace de quelques jours, les larves commencent à creuser des galeries, entraînant dans leur sillage la lente mort des cèpes. Dans le même biotope, les plus chanceux peuvent également rencontrer d'autres champignons tout aussi prisés chez les amateurs. L'ancêtre du champignon de Paris, le fameux Agaricus trouve parfois les meilleures conditions à sa survie. Egalement connu sous le nom de Psalliote champêtre, ce champignon est le seul à se multiplier sur couches dans des galeries. C'est pourquoi il est certainement le champignon le plus consommé à travers le monde. Mais en raison de l'existence de plusieurs espèces toxiques, les champignons ont plutôt mauvaise presse dans la région. Pourtant, ils sont encore fort nombreux à pouvoir faire la différence entre les espèces comestibles et les espèces vénéneuse. Il y a encore quelques années, des familles n'hésitaient pas à en confectionner des repas traditionnels. L'un des plus anciens pharmacien de Mostaganem, dont l'officine se trouve encore sur la place du 1er novembre, était souvent sollicité, comme le voulait la tradition, pour aider les friands amateurs à faire le bon choix. Ceux que nous avons croisés dans la forêt domaniale de Ouillis sont en tout cas convaincus que la récolte des champignons a encore de beaux jours devant elle. Pour preuve, ils n'hésitent pas à inviter les nombreuses familles urbaines qui fréquentent assidûment ces coins à l'occasion des week-ends, à les accompagner dans les sous bois et à s'initier au ramassage des majestueux bolets, que certains connaisseurs n'hésitent plus à consommer sur place en les faisant cuire sur un feu de bois. Il suffit de bien les nettoyer et d'ajouter une pincée de sel de cuisine et le tour est joué. Ainsi rassurés, de nombreux citoyens se joignent spontanément à ce groupe de chevronnés qui décidément ne ratent aucune occasion de faire la fête aux champignons. La récolte qui touche à sa fin, aura été très fructueuse.