La tension monte entre le prêtre protestant de l'église de la nouvelle ville de Tizi Ouzou, Sami Mouzar, et l'Association algérienne des oulémas, dirigée par Abderrahmane Chibane. En effet, le prêtre français, dont les propos ont été rapportés par la presse nationale la semaine dernière, a porté atteinte au caractère sacré du rite du sacrifice de l'Aïd El Adha, estimant que ce rituel n'a aucun fondement historique dans les Livres sacrés et appelant à abandonner cette pratique religieuse musulmane. Consternée, une délégation de l'Association algérienne des oulémas s'est déplacée hier à Tizi Ouzou pour interpeller Sami Mouzar sur la gravité de ses propos, tout en l'invitant à une confrontation scientifique sur le fondement religieux du rite de l'Aïd El Adha. Après avoir demandé au prêtre protestant de cesser dans l'immédiat sa campagne de profanation et d'intoxication contre la religion musulmane, l'Association algérienne des oulémas appelle les autorités du pays à réagir avec fermeté contre ces attaques en règle contre l'Islam. L'organisation de M. Chibane met M. Mouzar dans le défi de choisir la personnalité protestante qui pourrait discuter scientifiquement du fondement religieux de l'Aïd El Adha ainsi que d'autres thèmes sensibles. Est-ce que le Coran, l'Evangile et la Thora sont la parole de Dieu ? Est-ce que Jésus est le fils de Dieu ? sont autant de thèmes proposés pour la confrontation avec le prêtre protestant ou son candidat. M. Chibane, dans un communiqué reçu par notre rédaction, a assimilé les déclarations du prêtre Mouzar à l'invasion de l'Algérie par la France en 1830. L'Association algérienne des oulémas a constitué un groupe de scientifiques pour vulgariser les préceptes de toutes les religions sacrées, notamment musulmane, à l'instar de la conférence animée le 26 novembre dernier par le professeur Haithem Rabani à Béjaïa. Ce dernier, chargé de remettre la missive au prêtre protestant, a affirmé hier lors d'un appel téléphonique que les représentants de l'Eglise protestante ont refusé l'invitation de l'Association algérienne des oulémas pour une confrontation scientifique. « C'est un signe de faiblesse. L'Eglise veut travailler dans le noir », a conclu M. Haithem.