Comparativement à l'année écoulée, les exportations de produits de la mer, particulièrement le poisson frais, ont enregistré un recul sensible. Ce recul est nettement plus marqué par rapport à l'année 2003 durant laquelle 5 exportateurs algériens, agréés par la Communauté européenne, ont exporté à destination de la France, de l'Italie et de l'Espagne pour 59 132,24 kg, l'équivalent de 251 778,10 euros. Les chiffres avancés pour l'année 2004 ne sont pas faits pour emballer les exportateurs qui, au 31 octobre, ont réussi à placer sur les marchés de ces pays à peine 32 846 Kg de poisson frais à 3.5 euros/kg , 3 221 kg de crustacés vivants à14 euros/kg et 27 909 kg de crustacés congelés à 3 euros/kg soit un montant global des exportations 227 613,45 euros. Et même si du côté de l'inspecteur vétérinaire régionale de Annaba l'on affirme que les exportations globales des produits de la mer ont atteint durant la même période les 375 208,31 euros, les animateurs du milieu de la pêche et des activités de la mer restent très pessimistes. Une ambiance que partage quelque peu H.Hacène, l'inspecteur vétérinaire, lorsqu'il affirme : « Nous assurons un contrôle rigoureux de tous les produits de la mer destinés à l'exportation ou importés. Je dois reconnaître que les exportations en la matière restent insuffisantes. » Bon nombre d'armateurs et autres spécialistes des activités de la mer argumentent, outre la bureaucratie appliquée par différentes institutions représentatives de l'Etat au niveau des frontières, l'insuffisance, voire l'inexistence au niveau des ports, aéroports et postes terrestres frontaliers de moyens de conservation et de conditionnement. « Comment peut-on prétendre augmenter nos capacités à l'exportation, alors qu'il n'existe pas de moyens d'accompagnement à cette activité ? J'estime que les chiffres que nous avons enregistrés jusqu'ici ne l'ont été que grâce à la volonté des exportateurs de faire face à des difficultés pratiquement insurmontables dont la bureaucratie qui n'est pas des moindres. C'est pourquoi nous attendons avec impatience l'adhésion de notre pays à l'Organisation mondiale du commerce. Cette adhésion devrait permettre de mettre un terme aux pratiques de certains aux frontières », a indiqué Mohamed Salah, un des plus grands armateurs de l'est du pays. Sa déclaration est reprise par de nombreux exportateurs nationaux qui ont estimé être assez agressifs, plus convaincants par la qualité des produits algériens exportés que beaucoup d'autres de leurs homologues étrangers européens, africains et maghrébins. La même situation est vécue par un grand nombre d'autres produits agricoles.